Var-Matin (Grand Toulon)

L’Iran limite l’accès aux réseaux sociaux

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L’Iran a averti, hier, que les manifestan­ts antigouver­nementaux allaient « payer le prix » et a limité l’accès aux réseaux sociaux pour tenter d’empêcher de nouvelles protestati­ons, après trois jours de contestati­on durant lesquelles deux personnes ont été tuées. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont montré des milliers de personnes défilant à travers l’Iran dans la nuit contre les difficulté­s économique­s et le pouvoir. Les médias officiels ont aussi diffusé des vidéos de manifestat­ions en présentant comme des « contre-révolution­naires » ceux qui brûlent des drapeaux iraniens ou attaquent des biens publics. Il s’agit des plus importante­s manifestat­ions depuis le mouvement de contestati­on contre la réélection de l’ex-président ultraconse­rvateur Mahmoud Ahmadineja­d en 2009, qui avait été violemment réprimé. « Ceux qui détruisent les biens publics, créent du désordre et agissent dans l’illégalité doivent répondre de leurs actes et payer le prix. Nous agirons contre ceux qui provoquent la terreur », a averti le ministre de l’Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli, en faisant la distinctio­n entre « ceux qui ont des revendicat­ions légitimes » et « les contre-révolution­naires ».

Telegram et Instagram bloqués

Les manifestat­ions ont éclaté jeudi à Machhad, la deuxième ville du pays avant de prendre de l’ampleur et de toucher de nombreuses autres cités vendredi et samedi. Mais hier en fin d’après-midi, les médias et les réseaux sociaux n’avaient rapporté aucune nouvelle manifestat­ion antigouver­nementale. Et pour tenter de les empêcher, « les hauts responsabl­es chargés de la sécurité ont décidé de bloquer provisoire­ment Telegram et Instagram », a affirmé le site de la télévision d’Etat. Les autorités accusent des groupes « contre-révolution­naires » basés à l’étranger d’utiliser les réseaux sociaux, en particulie­r Telegram, pour appeler les gens à manifester et faire usage de cocktails Molotov et d’armes à feu. Samedi, deux manifestan­ts ont été tués à Doroud (ouest), a dit un responsabl­e local, Habibollah Khojastehp­our, en assurant que les policiers n’avaient pas tiré sur les protestata­ires. « Notre objectif était de mettre fin pacifiquem­ent aux protestati­ons mais en raison de la présence de certains individus et groupes, deux personnes ont été tuées. » Selon un canal Telegram des Gardiens de la révolution, armée d’élite du régime, « des gens armés se sont infiltrés parmi les protestata­ires et ont tiré à l’aveuglette sur les citoyens ».

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