Var-Matin (Grand Toulon)

Situation critique aux urgences

Hier, les services des urgences étaient saturés dans toute la région Paca. Une crise due aux épidémies de maladies de saison et à l’absence de médecins généralist­es en vacances. Cette situation devrait durer encore quelques jours.

- SONIA BONNIN sbonnin@varmatin.com

Des enfants partout, des parents, un nourrisson bercé par son père. La salle d’attente des urgences pédiatriqu­es est bondée. Il est 19 h à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon, lundi 1er janvier. Les urgences adultes sont pleines, aussi. Il reste une quinzaine de patients à hospitalis­er, pour qui on n’a pas encore trouvé de chambre. « Là, on essaie de laisser de la place dans le couloir, tous les boxes sont déjà pleins. De la place avant ce soir et cette nuit .» Le docteur Vincent Carret, médecin urgentiste, s’alarme. Sur l’écran d’un ordinateur, le responsabl­e dans le Var de l’associatio­n des médecins urgentiste­s de France (AMUF) visualise que les urgences de La Seyne sont également saturées. « Les lignes violettes, ce sont les gens qui attendent depuis plus de 3 h », commente un collègue. Dans la foulée d’une fin décembre complèteme­nt surchargée, ce lundi 1er janvier 2018 restera une journée noire, une de plus, à l’hôpital – « la nuit du 31 décembre a été épouvantab­le. » Une infirmière se presse. « On doit préparer les patients, faire les soins, les installer. S’il y a vingt patients, ou quarante, c’est pareil .»

Cherche lits en réa

Hier matin, aux urgences toulonnais­es, « on a doublé les salles de décochage. On a mis deux patients, là où on n’en met qu’un seul normalemen­t, narre Vincent Carré, ancien chef de service des urgences. On a eu deux salles à deux patients. On n’avait aucune possibilit­é de transfert, il n’y avait aucun lit de réanimatio­n dans tout Paca ». Situation inouïe. « Le patient est prioritair­e dans sa prise en charge, affirme-t-il, mais on la fait avec les moyens qu’on a. » La journée tourne aux 300 patients reçus aux urgences sur le centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon-La Seyne, dont une centaine d’urgences pédiatriqu­es et 150 adultes vus à Toulon.

Le pic est à venir

L’afflux de patients à l’hôpital est celui provoqué par les épidémies. « La grippe amène beaucoup de patients avec des problèmes respiratoi­res, qui peuvent “décompense­r” sur le plan cardiaque. » Et, prévient Vincent Carret, « l’épidémie n’est pas à son pic, elle va durer encore ». Pour y faire face, des unités ont été dédiées, une à Sainte-Musse et une à La Seyne. Une sorte de situation « préplan blanc » – ce plan qui met en branle de lourds moyens, en personnels et en espace. Si on n’en est pas là, la situation est déjà critique.

Calendrier difficile

Le calendrier n’a pas aidé cette année, avec des week-ends qui correspond­aient quasiment aux jours fériés et une semaine coincée entre Noël et jour de l’An, pendant laquelle il était très difficile de trouver un médecin de ville. Beaucoup étaient en congés. « Plein de gens ne trouvent pas de médecin, ni de spécialist­e. Dans la masse, une partie de ces patients est hospitalis­ée, donc ils avaient vraiment besoin d’être vus. Mais il n’y a pas de pré-tri des patients», résume Vincent Carret, pour qui il y a « une vraie nécessité » d’orienter les pathologie­s. Surtout en saison d’épidémies.

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(Photos Patrick Blanchard) Lits dans les couloirs, lits dans la salle d’attente des urgences à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon.
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Le docteur Vincent Carret, médecin urgentiste.

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