Var-Matin (Grand Toulon)

L’interview vérité du maire Jean-Claude Charlois

Plutôt discret depuis sa prise de fonction à la mairie cet été, le nouveau maire nous accorde son premier grand entretien et ne mâche pas ses mots. Rafraîchis­sant

- PROPOS RECUEILLIS PAR P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

Je ne demandais rien ” La lenteur du temps administra­tif reste une surprise Il y a un hic. C’est mon épouse ”

Vous vous êtes assis dans le fauteuil de maire au coeur de l’été pour remplacer Jean-Louis Masson, élu député. Quel premier bilan faites-vous de cette expérience au bout de cinq mois de mandat ? Jean-Claude Charlois: C’est passionnan­t. Ça m’est tombé dessus. Et j’en suis très heureux et très fier. Ma famille a participé à la vie de La Garde depuis longtemps. Mon arrière-grand-oncle, André Charlois est resté maire de La Garde de  à . Ce n’est pas rien ! Mon père a par ailleurs été conseiller municipal avec l’équipe de Louis Masson, le père de JeanLouis. On a donc une tradition d’investisse­ment politique. Moi, j’ai été médecin pendant  ans, mon plaisir c’était de m’occuper des gens. Je suis arrivé à la retraite, je ne pouvais pas rien faire.

Quand avez-vous appris que vous alliez devenir maire ? Je l’ai su très tard. Je m’en doutais peut-être trois semaines avant. Pour préserver l’unité de la majorité, il était important que Jean-Louis Masson ne nomme pas son successeur trop tôt. Il a vu tous les adjoints et il s’est fait son opinion. Jean-Louis est le patron de cette équipe depuis  ans. C’était délicat de passer le relais en douceur. En étant équitable, sans vexer personne et en essayant d’avoir un consensus dans l’optique de préserver notre majorité. Et c’est réussi.

Vous aviez envie de devenir maire ? Je ne demandais rien mais aujourd’hui, je suis très reconnaiss­ant.

Qu’est-ce qui vous a surpris depuis que vous occupez la fonction de maire ? An niveau politique, rien. Au niveau administra­tif, pas grand-chose puisque depuis , j’étais adjoint au personnel et à la jeunesse. La mairie est une machine qui tourne… Peut être pas toujours suffisamme­nt vite. On a beaucoup de personnes très compétente­s qui ont parfois des difficulté­s à prendre des décisions. La lenteur du temps administra­tif reste une surprise. Mais ça ne concerne pas que la mairie. On a les mêmes problémati­ques avec la préfecture ou TPM. Les services sont apathiques et manquent de punch. Moi, en tant que médecin, j’ai passé ma vie à prendre des décisions. Je n’ai pas appris à fonctionne­r comme ça.

Vous comptez deux députés dans votre conseil municipal. JeanLouis Masson bien sûr, mais aussi Cécile Muschotti (LREM). Ils ne sont pas du même bord politique. Arrivezvou­s à les faire travailler ensemble ? La réponse est oui, et c’est enthousias­mant. Je découvre Cécile Muschotti et je suis très heureux qu’elle travaille avec nous à tel point que je me demande ce qu’elle fait dans l’opposition. Mais ça gène beaucoup de monde…

C’est peut être un peu tôt pour vous le demander, mais savez-vous déjà si vous serez candidat à votre succession ? C’est une réponse compliquée. Jean-Louis et un certain nombre d’élus souhaitera­ient que je me représente. Par ailleurs, je commence à trouver agréable d’être maire et j’ai l’impression de commencer à être un peu apprécié. Que les gens se disent, « ce n’est pas un mauvais bougre », ça me fait plaisir. Au plus profond de moi-même, ce que je veux, c’est être un type bien…

Donc vous serez candidat ? Il y a un hic. C’est mon épouse. J’aime intensémen­t ma femme. Nous comptons  ans de mariage et elle vit mal que je sois maire. Les mondanités, ce n’est pas son truc. Je lui ai promis de ne pas aller au-delà du mandat. Maintenant, si dans les deux ans qui viennent, elle assouplit sa position, peut-être qu’on pourra en reparler… Pour le moment, c’est plus non que oui. Si je dois mettre une priorité, je ferai passer ma famille d’abord. L’entretien a été réalisé voilà une dizaine de jours.

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