Var-Matin (Grand Toulon)

La ministre des Armées réveillonn­e au Mali avec les soldats français

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«Depuis ce petit avant-poste niché au milieu du désert, la France agit et fait fléchir le jihadisme»: la ministre des Armées Florence Parly a passé dimanche soir le réveillon avec 200 soldats français basés à Tessalit, le poste le plus au nord de la force Barkhane au Mali. « C’est mon premier réveillon avec nos forces et je suis extrêmemen­t honorée de le passer ici avec vous», lance la ministre sous une immense tente aménagée pour l’occasion.

Au menu : saumon, poulet aux morilles et Saint-Émilion

Sur les tables soigneusem­ent dressées défilent des plats de fête : saumon, crevettes, poulet aux morilles, le tout arrosé de Saint-Émilion. Et pour chacun, un Opinel, cadeau du ministère des Armées. Dehors, la pleine lune éclaire le camp retranché, planté dans une étendue désertique à 100 km de la frontière algérienne. « Un Nouvel an à Tessalit, ça reste quelque chose d’unique, même si on est loin de chez soi », explique le chef du poste avancé de Tessalit, le capitaine Étienne (les noms de famille restent confidenti­els pour des raisons de sécurité). « Notre famille à nous, ce soir, c’est Tessalit, même si on n’oublie pas les nôtres qui sont en France. » Sur un toit à proximité, le 1re classe dit « Le Corse » monte la garde alors que les festivités battent leur plein. « On ira les rejoindre dès qu’on sera relevé, c’est une question de patience », sourit-il. « On aimerait bien être avec la famille en France à discuter, ça fait bientôt quatre mois qu’on est ici mais bon, en même temps, ici, c’est ma deuxième famille. » À l’approche de minuit, le compte à rebours est lancé. «3, 2, 1, Bonne année ! » : la petite foule en treillis s’embrasse et s’échange des voeux. Une pause festive dans le quotidien des soldats de Barkhane, qui continuent de traquer les jihadistes au Mali. « Ici, notre objectif principal est de neutralise­r les groupes armés terroriste­s qui sévissent dans cette partie du Mali et utilisent l’adrar des Ifoghas, cette zone montagneus­e qui jouxte Tessalit, comme zone refuge », souligne le colonel Régis Anthonioz, commandant du groupement blindé « Dauphin ». « Nous sommes au contact d’un ennemi invisible qui nous harcèle, avec des tirs mortier, des roquettes ou des engins explosifs artisanaux, à fréquence mensuelle, bimensuell­e. Mais depuis 2013 ces groupes ont été considérab­lement amoindris », assure-t-il.

« La France sera présente aussi longtemps que nécessaire. »

Le pari de la France, désormais: accompagne­r la nouvelle force conjointe du G5 Sahel (Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso, Mauritanie) pour que ces pays prennent en charge, à terme, leur propre sécurité, a rappelé Florence Parly. «Barkhane aujourd’hui change de visage. La France sera présente aussi longtemps que nécessaire, mais la présence de la France n’est pas éternelle. Le Sahel doit prendre sa sécurité en main et nous sommes là, vous êtes là, pour les aider. »

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(Photo AFP) Pause festive dans le quotidien des soldats avec Florence Parly.

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