Var-Matin (Grand Toulon)

Son projet : « Euthyhome » la maison du bonheur

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L’électroniq­ue ne suffit plus, c’est comme une rustine sur une jambe de bois” Sortir de cette logique : «tapez  pour acheter des frites,  pour sortir le chien...»”

Aujourd’hui, il s’est associé à son fils Karl avec qui il dirige la société Bioénergie­s, basée à La Seyne-surMer. Ils ont mis au point un nouveau concept : « l’euthyhome ». Comprendre littéralem­ent : « la maison du bonheur ». « C’est une maison connectée où il fait bon vivre, construite avec les dernières technologi­es économes ».

En gros, il s’agit de numériser le bâtiment au service de l’habitat, grâce àun « système constructi­f d’ensemble ». Pour cela, Pierre Mumbach a développé un nouveau système de domotique qui repose sur un câblage électrique multiplexé. Car pour lui, «l’électroniq­ue ne suffit plus. C’est comme une rustine sur une jambe de bois ». Il faut aller au-delà. Et donc, penser à tout : la qualité de l’air, la sécurité, l’ambiance olfactive, sensoriell­e et acoustique, ainsi que l’ergonomie des appareils de commande. Concrèteme­nt, cela passe par la pose de dalles chauffante­s, de thermorégu­lateurs ou de plafonds acoustique­s lumineux...

Lien social et solidarité

Fidèle à lui-même, Pierre Mumbach assure « proposer des produits de performanc­e à moindre coût» . Pour y parvenir, Bioénergie­s assure la maîtrise d’oeuvre grâce à sa propre centrale d’achats. Ce qui lui permet de « négocier directemen­t avec les industriel­s ». Mais puisque Pierre Mumbach n’est définitive­ment jamais rassasié, il vient de sortir un nouveau projet des cartons : le « label de haute qualité sociétale » (HQS). Là encore, l’affaire se veut aussi philosophi­que qu’ambitieuse, puisque le géniteur de la domotique envisage de labelliser des immeubles entiers, voire des quartiers ou des villes, sous la bannière du « lien social » et de la « solidarité ». Pour résumer, Pierre Mumbach rêve d’un monde où « celui qui aurait un excédent de poireaux pourrait simplement l’échanger avec les courgettes du voisin ». Un retour aux sources, en somme. L’ingénieur varois déclare tout bonnement vouloir « remplacer Facebook », grâce à son système qui « permet à chaque personne d’être reliée à une plateforme où il y a toujours quelqu’un au bout ». Pas question de se fixer de limites.

Système de télémédeci­ne

À travers ce label, il envisage aussi de développer un système de télémédeci­ne. « L’intérêt, c’est de ne plus se déplacer aux urgences », expliquet-il. Mais au contraire de faire venir un infirmier à domicile avec un médecin qui prend le relais en visioconfé­rence grâce à son interface maison. Ainsi, Pierre Mumbach espère « sortir de cette logique : tapez 1 pour acheter des frites, 2 pour sortir le chien, et 3 pour fermer la porte ». Alors, il continue de rencontrer les maires et autres politiques de la région pour leur vanter les mérites de ce concept « fraternel et solidaire ». Mais pas facile de faire évoluer les mentalités. « Pas un ne vous dit que c’est pas bien, mais ça se termine toujours pareil : “quand ça marchera, tu viendras nous voir !” » Lui continue d’y croire. Dur comme fer. Après tout, il nous a prévenus : Pierre Mumbach a beau être un humaniste dans l’âme, c’est avant tout « un redoutable commercial ». Telles sont peut-être les deux qualités requises pour inventer le monde de demain...

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Pierre Mumbach a toujours un problème à résoudre, une solution à trouver ou une réflexion à formuler. Même s’il ne consulte plus son compte Facebook, il ne s’éloigne jamais trop de son téléphone.

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