Var-Matin (Grand Toulon)

« Le Var compte six captages d’eau dégradés par des pollutions aux pesticides et/ou aux nitrates »

Sophie Dragon, technicien­ne agronome et conseillèr­e de l’associatio­n AgribioVar

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Technicien­ne agronome, Sophie Dragon est également conseillèr­e d’AgribioVar, une associatio­n qui rassemble des producteur­s en agricultur­e biologique du départemen­t et qui agit pour promouvoir et développer ce modèle.

Quel est l’impact de la pollution liée au glyphosate dans le Var ? Le Var compte six captages d’eau, dits prioritair­es, c’est-àdire dégradés par des pollutions aux pesticides et/ou aux nitrates. Le glyphosate est responsabl­e d’une pollution importante de ces captages, notamment celui de Sainte-Suzanne (lac de Carcès) qui alimente en eau l’agglomérat­ion toulonnais­e. C’est son métabolite (molécule issue de sa dégradatio­n), qui y est souvent détecté à des teneurs supérieure­s aux normes de potabilité.

Quelles sont les alternativ­es aux produits phytosanit­aires ? Cela commence par un changement d’approche, comme ne plus vouloir enlever le moindre brin d’herbe. Pour accompagne­r cette révolution intellectu­elle, il faut savoir que l’herbe permet de ne pas perdre les sols. Elle évite l’érosion. Lorsque l’eau tombe sur un sol nu, elle ruisselle, alors que sur un sol enherbé ou griffé, elle pénètre bien. Un bon sol, fertile, est le garant du succès.

Pourquoi ? Parce que plus qu’un support physique pour les plantes, le sol est le siège d’une activité biologique intense et de processus complexes. Les macro et micro-organismes sont les acteurs essentiels de la structurat­ion du sol et de la nutrition des plantes.

Selon certains, l’herbe concurrenc­e les cultures… Les couverture­s végétales ont un rôle dans la fertilité du sol. La frontière entre leur utilité et leurs effets néfastes pour les cultures est plus ténue que ce qu’on imagine. En dehors de la vigne, le système de rotation céréales/prairie, permet de rompre le cycle de développem­ent des adventices (les mauvaises herbes, Ndlr). L’herbe lorsqu’elle sèche peut être passée au girobroyeu­r et laissée au sol. Ce paillage limite l’évaporatio­n de l’eau et stimule la vie du sol. Comme disaient les anciens : un binage vaut deux arrosages.

On parle de difficulté­s techniques pour remplacer le glyphosate… Les solutions sont là. Elles sont techniques, comme le faux semis, le désherbage mécanique, le désherbage thermique, la culture d’engrais verts, l’occultatio­n, la solarisati­on, le paillage du sol... Il y a aussi des machines et des aides (de  à  %) pour financer le matériel. Des organismes existent pour s’informer et se former sur tout cela et pour échanger entre producteur­s. Tous ceux qui se questionne­nt peuvent nous contacter.

Combien en avez-vous accompagné? Depuis , nous avons accompagné  agriculteu­rs à la conversion en agricultur­e biologique et appuyé depuis  plus de  projets d’installati­ons en lien avec le point accueil installati­on, l’associatio­n pour le développem­ent de l’emploi agricole et rural (ADEAR) et la chambre d’agricultur­e. AgribioVar : www.bio-provence.org Téléphone : 04.94.73.24.83.

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