Comment cet agri
D’ici 2021, les agriculteurs français devront se passer du glyphosate. C’est le Président qui l’a dit. Malgré la décision de l’Union européenne de renouveler pour cinq ans la licence de l’herbicide ô combien controversé produit par l’entreprise Monsanto, Emmanuel Macron a exhorté le gouvernement à prendre des mesures nécessaires pour réduire son interdiction à trois ans et à trouver des solutions alternatives. Or, pour Pierre Venel, le glyphosate n’est qu’un petit arbre qui cache une grosse forêt. « On se focalise beaucoup làdessus alors qu’on pourrait aussi parler de tous les autres produits chimiques», expose-t-il. Lui qui vient de l’agriculture « à l’ancienne » sait de quoi il parle… Pierre Venel a repris l’exploitation familiale il y a une vingtaine d’années. Arbres, fruitiers, maraîchage… Il cultive près de quatre hectares de terrain à La Roquebrussanne, au coeur de la Provence Verte.
Le déclic
Voilà maintenant six ans que l’agriculteur varois a complètement changé de cap. Fini « la culture conventionnelle comme (il) l’a apprise au lycée agricole ». « Avant, raconte-t-il, la réponse à tous les ravageurs passait par ces produits. Une petite fiole pour le puceron, une autre pour l’acarien, une pour l’aleurode… » Mais ça, c’était avant. L’élément déclencheur? « Une impression d’être dans l’impasse avec tous ces insectes ravageurs dans les serres». Et ce, malgré l’utilisation des remèdes existants. « On ne parvenait plus à les contrôler, même avec les produits chimiques préconisés dans les règles, on arrivait à des proliférations insupportables. Car lorsqu’on traite tout, poursuit Pierre Venel, on tue toute la vie autour, et les ravageurs se recolonisent aussi vite. On est dans un cercle vicieux qui fait qu’à la fin, on ne s’en sort plus. »
Avant, la réponse à tous les ravageurs passait par les produits chimiques ”
. La lutte intégrée avec insectes auxiliaires
L’agriculteur s’est progressivement penché sur la question de la lutte intégrée. « C’est une pratique qui se répand depuis une dizaine d’années », éclairet-il. Cela consiste à introduire dans les serres « des insectes prédateurs spécifiques qui vont parasiter ou manger directement les ravageurs ». On connaît surtout la coccinelle, «mais il en existe toute une panoplie dans le commerce ». Certes, n’est pas entomologiste qui veut. « Je n’ai pas l’occasion de quitter souvent la région alors je m’intéresse de près à toutes ces choses. Ça me permet d’apprendre et de voyager en quelque sorte », sourit Pierre Venel. Comme de nombreux agriculteurs qui ont décidé de se convertir au bio, il s’est rapproché du Groupement de recherche en agriculture biologique (Grab) et de l’association Agribiovar qui apportent leur soutien à ce