Var-Matin (Grand Toulon)

Assises: viols à La Farlède et un braquage à Monaco

Cinq affaires criminelle­s attendent les jurés varois, pour la première session 2018 de la cour d’assises, qui s’ouvre lundi au palais de justice de Draguignan. Trois semaines de débats

- G. D.

Après la trêve des confiseurs, il est temps pour les robes noires de reprendre possession de la salle numéro 1 du palais de justice de Draguignan, où siège la cour d’assises du Var. Trois semaines de débats ont été prévues pour juger les cinq affaires criminelle­s inscrites au rôle, en cette rentrée judiciaire. Les deux premières semaines seront présidées par le conseiller François Guyon.

Un grand-oncle à La Farlède

De lundi à mercredi, un retraité de 65 ans, résidant à La Farlède, en détention provisoire depuis janvier 2016, comparaîtr­a sous l’accusation de viols et agressions sexuelles sur la personne de son petit-neveu de 15 ans, avec la circonstan­ce aggravante de la vulnérabil­ité de l’adolescent, autiste. Le jeune garçon avait révélé à son père, en décembre 2015, les pratiques intimes auxquelles son grand-oncle par alliance l’avait initié, depuis le mois d’août précédent, dans sa voiture ou son garage. L’adolescent les avait ensuite détaillées de façon précise devant les policiers toulonnais. Après avoir tout nié, le grand-oncle a reconnu la matérialit­é de ces abus, en confrontat­ion avec le jeune plaignant. À ceci près que selon lui, non seulement son petitneveu était consentant, mais au surplus demandeur. Quant à la maladie neuropsych­iatrique du garçon, il estimait qu’elle ne l’empêchait pas d’avoir un consenteme­nt éclairé. Lors des débats, Mes Elodie Aymes et Thierry Garbail porteront la parole du jeune homme, aujourd’hui âgé de 17 ans, et de ses parents, face à Me Didier Hollet en défense.

Braquage et rodéo dans les rues de Monaco

Les assises du Var ont très rarement l’occasion de juger des affaires criminelle­s commises à Monaco. Ce sera le cas jeudi et vendredi à la faveur du troisième procès, en appel après cassation, de Valdas Kumetis, un ressortiss­ant lituanien de 35 ans. Il lui est reproché d’avoir – avec deux co-auteurs et un complice originaire­s de la même ville que lui – attaqué une bijouterie de Monaco le matin du 18 septembre 2012. Après avoir raflé une cinquantai­ne de montres de luxe d’occasion (pour plus de 200 000 € de préjudice), le trio de braqueurs de l’Est avait entamé une course-poursuite à grande vitesse avec la police monégasque. Renversant l’un des motards lancés à ses trousses à travers les rues de la principaut­é, Valdas Kumetis avait forcé un barrage au volant de la voiture volée utilisée pour ce vol à main armée. Un policier avait alors ouvert le feu, blessant le conducteur au bras gauche. La poursuite s’était arrêtée peu après en territoire français, devant une station-service de Roquebrune-Cap-Martin. Les trois braqueurs avaient fui en courant. Deux d’entre eux avaient été retrouvés une demi-heure après, cachés dans le parc d’une copropriét­é. Valdas Kumetis avait quant à lui été interpellé sur mandat d’arrêt un mois après les faits. À la différence de ses comparses, il n’a jamais reconnu sa participat­ion aux faits, arguant d’une pathologie neurologiq­ue qui le prive de toute mémoire. Selon plusieurs experts, c’est un simulateur. Parmi les charges qui pèsent sur lui, il y a le fait qu’il a été reconnu par la vendeuse de la bijouterie et l’un des policiers qui ont poursuivi la voiture. Sa blessure au bras gauche est compatible avec le tir d’un policier, et son ADN a été trouvé sur le volant de la voiture. Valdas Kumetis a été condamné à treize ans de réclusion en mai 2014 par les assises des AlpesMarit­imes. Peine ramenée à douze ans en appel, en avril 2016, devant les assises des Bouches-du-Rhône. Cette décision a été cassée, la cour de cassation renvoyant l’affaire devant les jurés varois pour un nouveau procès en appel, où Me Rozenna Gorlier l’assistera.

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