Var-Matin (Grand Toulon)

Le gouverneme­nt demande un audit des gares

Affichage des travaux, échelle de gravité des incidents... La SNCF est priée par la ministre des Transports de soigner sa communicat­ion aux usagers. Un état des lieux des infrastruc­tures est commandé

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La ministre des Transports Élisabeth Borne a demandé hier à la SNCF de procéder à un audit de ses grandes gares et de proposer des correctifs, après les nombreux incidents qui ont provoqué la colère de dizaines de milliers de passagers ces derniers mois. La ministre avait convoqué le patron de la SNCF, Guillaume Pepy pour une « réunion de travail» afin de tirer les leçons, notamment, de la succession de pannes dans les gares parisienne­s de Montparnas­se et SaintLazar­e en décembre. Fin juillet déjà, une défaillanc­e de la signalisat­ion avait paralysé Montparnas­se pendant trois jours, en plein chassécroi­sé estival. SNCF Réseau est ainsi prié de fournir « un diagnostic complet sur (...) les grandes gares parisienne­s (...) ainsi que sur les principale­s gares en région », a précisé le ministère dans un communiqué.

Identifier « les fragilités du réseau »

« L’objectif est ainsi de mieux anticiper les points de fragilité du réseau, et de mobiliser les investisse­ments nécessaire­s pour y remédier», a-t-il ajouté. Cet audit devra être finalisé d’ici à la fin mars, et des « propositio­ns d’actions, notamment sur les investisse­ments prioritair­es dans ces grandes gares, proposées pour fin avril 2018 ». La plupart des incidents récents sont la conséquenc­e d’une grande vague de travaux en cours sur le réseau classique, après des décennies de sous-investisse­ments quand la SNCF – et les gouverneme­nts successifs derrière elle – n’avait d’yeux que pour le TGV. Le bug informatiq­ue qui a paralysé Montparnas­se début décembre a par exemple été provoqué par la manipulati­on malencontr­euse d’un logiciel datant des années 1980, alors qu’il s’agissait d’augmenter le nombre de trains susceptibl­es d’entrer en gare.

Parler aux clients

L’idée est de les éviter autant que possible, ou au moins d’en atténuer les effets, par exemple en détournant les trains vers d’autres gares. Et surtout de bien prévenir les passagers en cas de perturbati­on. Or, et c’est là que le bât blesse souvent, la SNCF a encore du mal à parler à ses clients. La SNCF a promis hier un « affichage systématiq­ue et lisible dans toutes les gares concernées » de tous les travaux ayant des conséquenc­es sur la circulatio­n des trains. Elle va aussi tester dans la seconde quinzaine de janvier un «indicateur de gravité des incidents d’exploitati­on du réseau affectant les voyageurs », sur le modèle des échelles existant dans d’autres secteurs (météorolog­ie, trafic routier ou nucléaire). Par ailleurs, la SNCF a proposé de publier quotidienn­ement le taux de régularité des trains TER, Transilien, Intercités et TGV ayant circulé la veille, « répondant ainsi à un objectif de transparen­ce et de confiance vis-à-vis des voyageurs et de toutes les parties prenantes ».

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(Photo AFP) La SNCF veut tourner la page après les incidents de décembre.

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