Patients transférés pour désengorger l’hôpital
Le centre hospitalier Toulon-La Seyne, confronté à une crise sanitaire, a ouvert hier en urgence, une unité de soins au centre de gérontologie de La Garde
Midi trente, hier, à l’hôpital Sainte-Musse. Le staff médical et le personnel de la direction du centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne mobilisés, depuis des semaines, pour gérer une crise sanitaire sans précédent (1), donnent leur feu vert aux équipes du centre de gérontologie de Clemenceau à La Garde. Une aile d’hébergement, située dans le service des soins de suite de réadaptation, habituellement fermée, au deuxième étage de l’établissement de santé gardéen, peut être armée pour les soins. D’une capacité de dix-neuf lits, « cette unité, dont seulement douze lits ont été ouverts pour l’instant, est dédiée, en période de crise dans le cadre du plan blanc (plan spécifique d’urgence sanitaire, Ndlr), à l’hébergement de patients admis à l’hôpital Sainte-Musse », expliquait, hier soir, Pascale Smolik, directrice des soins sur la filière gériatrique Toulon-Hyères. « L’ouverture de cette unité que nous avons anticipée depuis plusieurs jours nous permet de libérer une capacité d’accueil hospitalière toujours sous tension », expliquait Nicolas Funel, directeur adjoint de l’établissement toulonnais.
« Rassurer les patients »
Les équipes de soins le savent : ce transfert par ambulance, sous une pluie battante, n’était pas sans susciter des inquiétudes auprès des patients âgés. « Ils perdent de fait leurs repères et ont besoin d’être rassurés à leur arrivée dans le service, tout comme leurs familles », confiait, hier soir, la cadre de santé de l’hôpital Clemenceau. « C’est une des raisons pour lesquelles nous prenons en charge chaque patient au fur et à mesure dans le service pour permettre aux équipes de soins de les accueillir dans les meilleures conditions de sécurité », ajoutait Fabienne Ricaud, cadre de santé, responsable de l’aile du plan blanc. Le pool de nuit, composé d’une infirmière et d’une aide-soignante, a été mobilisé dès hier soir. Les personnels soignants seront relayés dès ce matin par des effectifs intérimaires, mais formés et opérationnels uniquement la journée : l’équipe est composée d’une infirmière et deux aides-soignantes le matin, idem l’après-midi. Il reste à savoir jusqu’à quand cette unité d’hébergement d’urgence sera ouverte. Cela dépend de l’évolution de la situation de crise gérée au quotidien par la direction du CHITS. « Même si l’unité venait à fermer, les patients ne feront pas la navette entre les hôpitaux SainteMusse et Clemenceau », rassure la directrice des soins. « Dans un état de santé stable au moment de leur transfert, les douze patients sont en attente : soit d’être placé dans un service de soins de suite de réadaptation, en maison de retraite ou de retourner à leur domicile.» Malgré ce transfert des patients, les douze lits des services de médecine libérés de l’hôpital de Sainte-Musse étaient déjà occupés hier soir. Les personnels et la direction s’attendaient à vivre, aujourd’hui encore, une situation de crise. 1. Epidémie de grippe et de gastro-entérite.