Des heures d’attente devant les urgences
Comme le dernier maillon de la chaîne, touché par ricochet. Les ambulanciers privés subissent eux aussi la saturation des urgences de l’hôpital SainteMusse à Toulon. L’un d’eux, à condition de rester anonyme, a livré un témoignage cinglant. « C’est inqualifiable, on nous demande de faire le tampon et de garder le patient sur le parking, devant les urgences, parce qu’ils ne peuvent pas le prendre en charge. » La colère est aussi celle du point de vue d’une entreprise. « Nous, on est bloqué, on est de la main- d’oeuvre gratuite pour l’hôpital. Et en plus, nous secouristes, devons nous assurer qu’il n’arrive rien au patient. » En dehors des situations d’urgence vitale, évidemment.
Plusieurs causes Si ce type d’incident n’est pas nouveau (« c’est récurrent »), il se serait aggravé avec la situation actuelle : « On attend une heure, deux, voire trois, c’est quotidien ». Cet ambulancier estime que « tout le monde est au courant »et que« le manque de personnel hospitalier et l’absentéisme (sic) » en sont la cause.
« Efforts demandés à tous» Du côté de la direction de l’hôpital, on ne nie pas qu’il puisse exister des délais. « Quand il y a un afflux de patients, il peut y avoir un phénomène de queue devant les urgences », concède Michel Perrot, directeur du centre hospitalier Toulon - La Seyne. Pour autant, pas question d’aller plus loin : « À partir du moment où on est dans une situation de crise, tout le monde participe à une prise en charge exceptionnelle. Ces efforts sont demandés à tous les acteurs, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’hôpital. » La direction fait aussi remarquer que les patients attendent parfois leur ambulance, quand ils doivent quitter l’hôpital. Ce qui retarde ainsi la libération des chambres, attendue pour pouvoir accueillir de nouveaux patients. CQFD. La situation pourrait donc encore rester tendue.