Jaloux, l’époux entaille les joues de sa compagne
Un résident de Solliès-Toucas, séparé de sa compagne, a écopé d’une peine de 5 ans de prison, pour des faits de violences aggravées lors d’un dramatique échange des enfants
Jusqu’à mercredi dernier, Ludovic K. était un petit délinquant de Solliès-Toucas condamné pour quelques faits de violence. Séparé, il venait de passer le Nouvel an avec ses deux petits garçons et devait procéder à l’échange amiable des enfants avec sa conjointe. Hier, au tribunal correctionnel, il a écopé d’une peine de 5 ans d’emprisonnement, assortie d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans, pour des faits de violence aggravée – entraînant une ITT supérieure à 8 jours – sur son épouse (1).
« Elle m’avait trompé »
Car, ce 3 janvier dernier, Ludovic, miné par la jalousie, pète les plombs devant la voiture de sa compagne. Tandis qu’elle sangle la ceinture du siège bébé, il la saisit par le cou, l’étrangle en lui glissant des mots à l’oreille. À l’aide d’un canif auparavant dissimulé, il entaille sa joue droite, puis il lui assène une série de coups à la tête, dans le cou, la tire par les cheveux et la traîne au sol. Le sang gicle à grosses gouttes devant minots et spectateurs incrédules. Puis, alors que la victime est à terre, l’enragé taillade la joue gauche à plusieurs reprises. Dans sa sauvagerie, Ludovic n’est interrompu que par sa belle-mère et sa propre soeur. C’est alors qu’il enlève les enfants dans un brusque périple jusqu’à Grenoble, son cocon familial, avant de les ramener à leur mère 48 heures plus tard et de se rendre à la gendarmerie de La Farlède. En comparution immédiate, le jeune homme trapu, à la barbe taillée et aux mâchoires carrées, ne s’est pas démonté. « Elle m’avait trompé, a-t-il proféré à la barre. Elle boit, elle fume, mon fils a déjà mangé du shit et a dû aller à l’hôpital. Donc j’ai pris mes enfants. » « Et ces coups, c’était justifié ? », a interrogé la présidente du tribunal. « Ce n’est pas normal mais... Chez nous, c’est comme ça », a-t-il rétorqué d’une voix sèche et placide. « Chez vous, c’est comment ? ,ainsisté la magistrate. Vous vivez dans quel pays ? »« Dans ma communauté (des gens du voyage, Ndlr). » « Donc pour vous, la trahison justifie ça? »« Oui .» Me Hasenfratz, l’avocat de la victime constituée partie civile, dépeint un quotidien de violences conjugales. « C’est inhumain. Je vois une femme soumise, traînée dans la boue, traitée de pute, qui ne sait plus où elle en est... » Même le procureur adjoint désigne « des sommets de violence rarement atteints dans ce tribunal ».« J’ai les photos sous les yeux, il faut pouvoir les regarder. Vous pouvez être fier... » 1. Avec maintien en détention, indemnisation du préjudice et interdiction d’entrer en contact avec la victime