Var-Matin (Grand Toulon)

Sur la plage abandonnée, une baleine échouée… SUNDER CHAUDHARI schaudhari@varmatin.com

Ramatuelle Un cétacé de 5 mètres a été retrouvé mort hier matin à Pampelonne. Il s’agit d’une femelle de près de deux tonnes, sans traces de blessures. Le dernier cadavre d’une longue série

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On peut parler de loi des séries après la découverte d’une baleine hier matin à Pampelonne. Le 5e cétacé dans le Golfe de Saint-Tropez en l’espace de quinze jours (lire cidessous) ! « Les conditions météorolog­iques (vent, courants marins) expliquent l’arrivée régulière de ces mammifères marins sur les côtés de la Méditerran­ée», commentaie­nt Grégory Sylla et Frédéric Thiebaut, chargés de mission à l’Observatoi­re marin, au chevet de la baleine. Pesant près de deux tonnes et mesurant cinq mètres, le cétacé appartient à l’espèce des baleines de Cuvier. Il s’agit d’une femelle. «Le spécimen présente des fentes mammaires destinées à éjecter le lait maternel. De plus, la femelle n’a pas de dents apparentes comme le mâle: elles sont dans les gencives.»

« Sensible au bruit »

L’espèce est peu étudiée car vivant en très haute mer et n’apparaissa­nt que très rarement à la surface. Cause de la mort ? Difficile de le dire. Tout ce qui est sûr, c’est que la femelle ne porte pas de blessures liées à une collision avec un navire ou causées par une hélice. Elle ne porte pas non plus de traces de prédation. «Tout est possible: elle a pu décéder de sa belle mort ou d’une maladie. Sur le peu de chose que nous savons, c’est

qu’il s’agit d’une espèce sensible au bruit.» La victime aurait alors pu succomber d’un choc acoustique. Aux alentours de midi hier, les agents des services techniques de la ville de Ramatuelle ont extrait le cétacé du ressac et l’ont mis en sécurité. « Le cétacé est une espèce protégée, relate le Conservato­ire du littoral. Vivant ou mort. » Une opération rendue délicate en raison des rafales de vent, des pluies cinglantes et du poids de l’animal. Ce matin, les agents de l’Observatoi­re marins vont effectuer des prélèvemen­ts sur l’animal marin. Estomac, ovaires, foie, rate... des organes qui seront ensuite envoyés au centre Pelagis de La Rochelle pour y être examinés et analysés.

Ne pas toucher l’animal marin

Seule cette étape permettra d’identifier l’origine de la mort car la baleine aurait également pu ingérer, accidentel­lement, des produits en plastique comme des sacs, après les avoir confondus avec des méduses par exemple. Dans tous les cas, les agents de l’Observatoi­re marin recommande­nt vivement de ne pas toucher des cétacés morts, potentiell­ement porteurs de maladies infectieus­es.

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(Photo Dylan Meiffret) La baleine de Cuvier (ou bec de Cuvier) est une espèce peu étudiée car elle vit en très haute mer et n’apparaît que très rarement en surface.

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