Var-Matin (Grand Toulon)

Artisans : « Les chaînes veulent notre peau »

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Avoir exercé pendant  ans à Toulon permet à Gérard Pellati de déployer son argumentat­ion avec recul. Et tact. Président depuis une vingtaine d’années du Syndicat des patrons boulangers et pâtissiers du Var, il parle d’un ton débonnaire du différend avec les chaînes de boulangeri­es. « Naturellem­ent qu’elles veulent notre peau... Mais nous sommes encore majoritair­es dans la distributi­on et les créations d’enseignes continuent », opine-t-il de sa retraite toulonnais­e.

À quand les administra­tions en / ? « On s’oriente vers une dérégulati­on générale des commerces… On nous dit “Ouvrez sept jours sur sept !”. Très bien. Je me languis que les administra­tions et les mairies fassent pareil ! », plaisante-t-il. Avant de reprendre son sérieux pour reconnaîtr­e : « Plus de la moitié des boulangeri­es artisanale­s sont tenues par des couples qui font largement plus de  heures, ont quelques salariés et n’ont pas l’équilibre économique pour embaucher encore. Bien sûr que tout le monde veut du pain frais tous les jours. Faut-il encore tenir compte des réalités du monde du travail… ».

Paupérisat­ion des commerces En attendant le prévisible phénomène de cannibalis­ation entre grandes chaînes, le responsabl­e observe le phénomène suivant : « Lorsqu’un grand distribute­ur s’installe, les habitants sont contents mais cela paupérise les autres commerces et ils finissent avec un seul boulanger ». « Où est le choix ? », regrette ce retraité qui voit aussi dans l’achat d’une baguette craquante un morceau de conviviali­té et de chaleur humaine. Qui, convenons-en, chez la plupart des chaînes, adeptes du service survolté, pris entre la vente et la mise en rayon des produits, fait cruellemen­t défaut.

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