Il insulte et crache sur les policiers : quatre mois de prison ferme
Les policiers ont, une nouvelle fois, été la cible d’un individu peu coopératif. Car lorsqu’il est interpellé, dimanche après-midi, pour refus de payer, le client d’une crêperie du port de Toulon, également en possession d’une barrette de cannabis, entre dans une colère noire. « Allez vous faire enc..., je vous emmerde ! (...) », a-til lancé, avant d’être menotté manu militari. Dans le fourgon qu’il l’emmène au commissariat, le quinquagénaire a même craché sur les deux fonctionnaires de police, selon leurs témoignages. Un tapage pour lequel le coléreux a écopé, lundi en tribunal correctionnel, d’une peine de quatre mois d’emprisonnement, sans mandat de dépôt.
« Une machination »
Pourtant, à la barre, l’homme aux tatouages apparents a martelé sa bonne foi : il voulait célébrer, à sa façon, des retrouvailles familiales. « C’est pour ça que vous avez commandé une bouteille de champagne tout seul ?, a interrogé la présidente du tribunal. Par rapport à vos revenus de 900 euros par mois, n’est-ce pas un peu cher ? » « Cela me regarde Madame, a-t-il rétorqué, droit dans ses bottes. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu mon frère, je l’attendais, lui et mon père, pour fêter ça. » Avant de regretter, à propos de l’interpellation : « Je n’ai rien vu venir. J’étais assis, ils ( les policiers, Ndlr) m’ont soulevé, tiré les cheveux, passé les menottes. Je n’ai pas compris : j’avais ma carte bleue, j’allais payer... » « Mais, selon la gérante, vous avez aussi importuné une table voisine de touristes anglais », demandait la présidente. « Non, c’est mensonger », répondait-il. Cheveux longs et barbe de trois jours, le client belliqueux, qui a déjà passé quelques séjours en service psychiatrique, assume être un consommateur invétéré de cannabis, « tous les jours depuis quarante-sept ans. Mais ce n’est pas le cannabis, ni même l’alcool, qui me fait perdre la tête. » À ce barnum, il tient d’ailleurs une solide explication. « C’est une machination. Je ne peux pas le prouver, mais ce bar (sic) est contrôlé par le milieu (du banditisme, Ndlr). Et moi, je gênais... »« Vous pensez qu’on va vous croire ? », a opiné la magistrate. « Pourtant je dis la vérité, croyez ce que vous voulez (...) Vous ne savez pas tout. La police me harcèle depuis deux mois... » Interdit face à de tels propos, le procureur adjoint remarquait : « Il a consommé le champagne intégralement, ce qui n’est jamais bon signe. » Intenable, le trublion multirécidiviste est ressorti libre, en jurant de rétablir la vérité.