Var-Matin (Grand Toulon)

Il insulte et crache sur les policiers : quatre mois de prison ferme

- PIERRE-MICKAËL AYI

Les policiers ont, une nouvelle fois, été la cible d’un individu peu coopératif. Car lorsqu’il est interpellé, dimanche après-midi, pour refus de payer, le client d’une crêperie du port de Toulon, également en possession d’une barrette de cannabis, entre dans une colère noire. « Allez vous faire enc..., je vous emmerde ! (...) », a-til lancé, avant d’être menotté manu militari. Dans le fourgon qu’il l’emmène au commissari­at, le quinquagén­aire a même craché sur les deux fonctionna­ires de police, selon leurs témoignage­s. Un tapage pour lequel le coléreux a écopé, lundi en tribunal correction­nel, d’une peine de quatre mois d’emprisonne­ment, sans mandat de dépôt.

« Une machinatio­n »

Pourtant, à la barre, l’homme aux tatouages apparents a martelé sa bonne foi : il voulait célébrer, à sa façon, des retrouvail­les familiales. « C’est pour ça que vous avez commandé une bouteille de champagne tout seul ?, a interrogé la présidente du tribunal. Par rapport à vos revenus de 900 euros par mois, n’est-ce pas un peu cher ? » « Cela me regarde Madame, a-t-il rétorqué, droit dans ses bottes. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu mon frère, je l’attendais, lui et mon père, pour fêter ça. » Avant de regretter, à propos de l’interpella­tion : « Je n’ai rien vu venir. J’étais assis, ils ( les policiers, Ndlr) m’ont soulevé, tiré les cheveux, passé les menottes. Je n’ai pas compris : j’avais ma carte bleue, j’allais payer... » « Mais, selon la gérante, vous avez aussi importuné une table voisine de touristes anglais », demandait la présidente. « Non, c’est mensonger », répondait-il. Cheveux longs et barbe de trois jours, le client belliqueux, qui a déjà passé quelques séjours en service psychiatri­que, assume être un consommate­ur invétéré de cannabis, « tous les jours depuis quarante-sept ans. Mais ce n’est pas le cannabis, ni même l’alcool, qui me fait perdre la tête. » À ce barnum, il tient d’ailleurs une solide explicatio­n. « C’est une machinatio­n. Je ne peux pas le prouver, mais ce bar (sic) est contrôlé par le milieu (du banditisme, Ndlr). Et moi, je gênais... »« Vous pensez qu’on va vous croire ? », a opiné la magistrate. « Pourtant je dis la vérité, croyez ce que vous voulez (...) Vous ne savez pas tout. La police me harcèle depuis deux mois... » Interdit face à de tels propos, le procureur adjoint remarquait : « Il a consommé le champagne intégralem­ent, ce qui n’est jamais bon signe. » Intenable, le trublion multirécid­iviste est ressorti libre, en jurant de rétablir la vérité.

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(Photo doc. Vm) Dimanche dernier, un quinquagén­aire ayant refusé de payer son repas dans une crêperie du port, a dérapé verbalemen­t et physiqueme­nt.

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