Var-Matin (Grand Toulon)

RCT - Trévise : cinq points pour continuer à rêver

Renforcée par la victoire des Scarlets à Bath, la position du RCT n’a pas fondamenta­lement changé. Il doit battre Trévise avec le bonus offensif

- PHILIPPE BERSIA

L’impression­nante victoire des Scarlets, vendredi soir à Bath, a éclairé la poule 5 d’un nouveau jour. Elle a évidemment plombé le bilan de Bath et relancé les Scarlets dans la course à la première place. Mais elle a aussi renforcé la position du RCT qui, désormais, a repris son destin en main. Là où il aurait dû regarder le résultat de Bath du côté de Trévise lors de l’ultime journée à cause d’un goal average particulie­r en léger déficit, il n’aura qu’à s’inquiéter de ses propres affaires chez les Scarlets, où la victoire lui assurera la première place de la poule (comme le match nul, d’ailleurs, en cas de bonus offensif face à Trévise). Un simple bonus défensif pourrait même peut-être lui permettre de se qualifier au titre de meilleur deuxième.

Lot de consolatio­n

Mais ce n’est évidemment plus le scénario que les Toulonnais privilégie­ront, sachant qu’il reste très compliqué d’aller s’imposer à l’extérieur en quart de finale. Là où elle aurait pu être un pis-aller, cette deuxième place, qui l’enverrait sans doute du côté de La Rochelle, du Leinster, des Wasps ou du Munster en quart, s’apparenter­ait presque à un simple lot de consolatio­n, qui permettrai­t d’entretenir le suspense sans faire vraiment rêver… N’ont-ils pas déjà échoué à ce stade et dans ces conditions contre Perpignan en 2011, le Racing en 2016 et Clermont en 2017 ? Voilà pourquoi cette résurrecti­on des Scarlets est favorable aux Toulonnais. Pour le reste, il faudra quand même que le RCT élève sérieuseme­nt son niveau de jeu pour espérer s’imposer au Parc y Scarlets dans quinze jours, dans ce qui s’apparenter­a à un 8e de finale.

Largement avertis en Italie

Mais nous n’en sommes évidemment pas encore là, et ce serait même dangereux de s’y projeter, alors que les Italiens du Benetton Trévise débarquent à Mayol sans peur ni pression. D’ores et déjà éliminés, les Transalpin­s n’en demeurent pas moins capables d’embrouille­r le jeu toulonnais. Ils l’ont largement démontré au cours de cette phase de poule, où personne ne leur a marché dessus. Pour mémoire, le RCT avait dû s’employer à fond pour s’imposer d’un tout petit point sur la sirène (29-30) au Stadio comunale di Monigo grâce au sang-froid de François Trinh-Duc. Certes, le RCT a évolué depuis le mois d’octobre, et nous a habitués à plus de maîtrise et d’allant à Mayol. Mais la pluie, qui devrait s’inviter toute la journée sur la rade, ne lui facilitera pas la tâche, car elle nivellera encore forcément les valeurs. Pour autant, il n’y a pas de calcul à faire ou de question à se poser : la situation exige une victoire bonifiée et d’une manière ou d’une autre, les Rouge et Noir devront s’imposer en marquant quatre essais. Et peu importe que ce soit sur des ballons portés, du jeu à une passe, ou à l’issue de belles envolées… Au point où ils en sont, Fabien Galthié et Fabrice Landreau n’auront pas d’autre exigence, même s’ils aimeraient bien que leurs hommes confirment leurs récents progrès et abordent la suite un peu plus en confiance et sur une vraie dynamique.

Jamais éliminés en phase de poule

Largement avertis en Italie, les Rouge et Noir, qui ont accumulé beaucoup de frustratio­n depuis le début de la saison, n’ont de toute façon plus de droit à l’erreur dans cette épreuve continenta­le. « La coupe d’Europe, on l’a jouée sept fois et on s’est qualifié sept fois en quart de finale. On n’a jamais été éliminés lors les phases préliminai­res », leur a rappelé Mourad Boudjellal dans la semaine, en leur annonçant un avis de tempête en cas d’échec cet après-midi... Franchemen­t, compte tenu du contexte, des forces en présence (de nombreux absents côté italien, notamment l’arrière Jayden Hayward), et même si nous avons pu être souvent échaudés cette année, on ne voit pas comment ils pourraient échouer. L’arbitre ? Même lui ne devrait pas poser de problème aux Toulonnais s’ils font correcteme­nt leur boulot : « Luke Pearce est jeune. Il a 30 ans, Mais c’est un très bon arbitre. Il nous a arbitrés contre les Scarlets à Mayol et il est vraiment excellent », a cru bon de préciser Fabrice Landreau cette semaine en conférence de presse. Mais il faudra évidemment que le groupe, finalement presque au complet, soit totalement mobilisé et parvienne même très vite à prendre le score, pour ne pas de nouveau laisser les Italiens rêver d’un exploit pour l’honneur, et le doute encore s’immiscer...

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(Photo Dominique Leriche) À l’aller, le RCT avait dû batailler ferme et même attendre la toute dernière minute pour s’imposer - à Trévise...

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