Var-Matin (Grand Toulon)

Fin de 50 ans de bras de fer à Notre-Dame-des-Landes

Le Premier ministre a annoncé, hier, que les « conditions ne sont pas réunies pour mener à bien » la constructi­on. Les Zadistes ont jusqu’au printemps pour évacuer les lieux

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Après des années de controvers­e, l’exécutif a choisi, hier, d’abandonner le projet d’aéroport de Notre-Dame-desLandes (1), malgré des décisions de justice et une consultati­on locale favorables, au profit d’un réaménagem­ent de l’actuel aéroport de Nantes. « Les conditions ne sont pas réunies pour mener à bien le projet de Notre-Dame-desLandes » qui est devenu « l’aéroport de la division », a jugé Edouard Philippe lors d’une déclaratio­n à l’issue du Conseil des ministres. L’annonce de la décision a déclenché une explosion de joie dans la Zad, où une vingtaine d’occupants ont ouvert du champagne, entonné des chants et se sont tombés dans les bras. « C’est une immense joie pour tous ceux qui ont lutté contre le projet. Je pense aux anciens de la lutte qui sont partis », s’est réjoui Julien Durand, porte-parole de l’Acipa, principale associatio­n d’opposants. Une « grande fête de l’abandon » est prévue sur place le 10 février.

Victoire pour Hulot

Le Premier ministre a reçu les parlementa­ires de LoireAtlan­tique en début d’aprèsmidi à Matignon. L’un d’eux, le LREM Yves Daniel, a dit envisager de « renvoyer sa carte d’électeur » à son parti. Politiquem­ent, la décision marque aussi une victoire pour le ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot, opposé de longue date à l’aéroport. Pour ses opposants, NotreDame-des-Landes était devenu un de ces « grands projets inutiles », condamnant un beau bout de bocage au nom du développem­ent d’un mode de transport contradict­oire avec les objectifs de la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. L’abandon du projet soulève aussi la question de l’indemnisat­ion prévue pour Vinci qui, selon le rapport remis à Edouard Philippe, pourrait aller jusqu’à 350 millions d’euros. L’entreprise, qui exploite déjà Nantes-Atlantique, s’est contenté d’une brève réaction : « Comme nous l’avons toujours dit, aujourd’hui plus que jamais Vinci se tient à la dispositio­n de l’Etat » , a dit un porte-parole.

1. Né dans les années 60, relancé en 2000, l’aéroport du « Grand-Ouest » a traversé un demi-siècle sans mise en chantier. Sous le quinquenna­t de François Hollande, un référendum consultati­f local en LoireAtlan­tique avait débouché sur une vote favorable (55,17 %) au projet.

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