Var-Matin (Grand Toulon)

Castaner: «Il existe une unité d’action»

Le secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement et délégué général de LREM sillonne le pays pour structurer le mouvement

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Il est aujourd’hui à Marseille, il sera demain dans le Haut-Var pour inaugurer la permanence électorale du député Fabien Matras. Christophe Castaner, à la tête de La République en marche depuis le 18 novembre, se démultipli­e pour structurer son parti sur tout le territoire. Il a répondu à nos questions.

En abandonnan­t le projet de Notre-Dame-des-Landes, Emmanuel Macron a porté un coup à son « Je fais ce que je dis » et à son engagement de respecter la consultati­on organisée en Loire-Atlantique… « Je fais ce que je dis », c’est prendre des décisions. Et sur ce dossier, personne n’en avait pris depuis cinquante ans. Le projet d’aéroport à Notre-Damedes-Landes nous a paru dépassé. La consultati­on locale avait demandé aux habitants un avis, et non une décision. La question était de savoir s’ils étaient pour ou contre l’aéroport. Mais Emmanuel Macron avait pris un autre engagement, celui de mettre en place une mission de médiation, qui a travaillé en toute indépendan­ce et a fait apparaître qu’il y avait une autre option, soutenir l’essor de l’ouest de la France avec une solution sur les sites des deux aéroports existants, Nantes et Rennes. Quand on vous propose deux solutions là où il n’y en avait qu’une au départ, cela peut amener une réponse différente.

Diriger LREM, est-ce une tâche plus difficile que vous ne l’envisagiez ? Je n’ai pas cette impression. Mais je ne cherche pas à me précipiter ni à faire de la communicat­ion. Je veux d’abord procéder à un diagnostic précis, avant de faire des préconisat­ions de réorganisa­tion et mettre en place différents outils. J’ai donc constitué autour de moi une équipe d’une trentaine de personnes avec des délégation­s thématique­s, nous structuron­s territoria­lement le mouvement et nous travaillon­s à la préparatio­n des élections européenne­s. Je ne communique pas pour communique­r, je travaille.

N’est-il pas plus difficile d’exister pour un parti qui soutient un Président qui se veut jupitérien ? Il n’est pas Président jupitérien, il est président de la République. Et quand vous êtes le mouvement de la majorité, vous travaillez en lien avec lui. A l’inverse, si nous étions dans la contestati­on, d’aucuns se délecterai­ent de parler de frondeurs. Il existe une unité d’action, il y a un Président qui a gagné une élection, un projet présidenti­el que nous mettons en oeuvre et que la majorité accompagne. Je viens d’un parti [le PS, ndlr] qui avait comme fonds de commerce d’organiser des divisions. Je suis plutôt à l’aise d’être à présent dans la cohérence.

Malgré tout, percent chez vous des voix dissonante­s sur la gestion des migrants... Assez peu. Je ne suis pas inquiet sur le débat parlementa­ire. Les gens de La République en marche se souviennen­t du discours d’Emmanuel Macron durant la campagne : être plus généreux avec les réfugiés, et je rajoute réussir l’intégratio­n de ceux que nous accueillon­s. Mais aussi, être ferme avec ceux qui n’ont pas vocation à rester en France. Il n’est pas normal que  % des décisions de justice de reconduite à la frontière ne soient pas exécutées. Pour bien accueillir les réfugiés – ceux qui fuient leur pays pour cause de guerre ou autre menace –, il faut faire la différence avec ceux qui n’ont pas vocation à bénéficier de l’asile chez nous.

Les projets de loi fleurissen­t, le gouverneme­nt avance tous azimuts. Ne devrait-il pas, paradoxale­ment, se poser davantage ? Non, nous avons été élus pour transforme­r en profondeur la France. On regrettera­it le temps perdu si on ne faisait rien. Nous n’en faisons pas trop, nous voulons aller vite car les effets des mesures prises, comme la transforma­tion du marché du travail, prennent du temps, il ne faut donc pas en perdre. On respecte le calendrier fixé. C’est une bonne nouvelle.

Certains font de vous un candidat à la mairie de Marseille en ... De nombreuses personnes semblent dire du bien de moi et formuler un désir de candidatur­e. Mais ce n’est pas mon actualité.

PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY PRUDHON

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