Var-Matin (Grand Toulon)

Macron et Merkel affichent leur unité

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Emmanuel Macron a martelé hier que la France aurait « besoin » de l’Allemagne pour réformer l’Europe, à deux jours d’un vote crucial sur la formation d’une coalition gouverneme­ntale à Berlin entre conservate­urs et sociaux-démocrates. « Ce que je peux simplement dire, c’est que l’ambition que nous portons ne peut advenir seule et qu’elle a besoin de se conjuguer avec l’ambition allemande », a-t-il dit au côté de la chancelièr­e Angela Merkel à l’Elysée. La chancelièr­e a jugé de son côté « capital d’avoir un gouverneme­nt stable en Allemagne pour agir en Europe », alors que son délicat projet de coalition risque d’être compromis demain par un vote au congrès des sociaux-démocrates (SPD) qui s’annonce serré. Elle a relevé un « large terrain d’entente (avec le SPD, ndlr), notamment en ce qui est de l’engagement européen. Je suis confiante sur ce chemin et je crois qu’au congrès du SDP, nombreux seront ceux qui oeuvreront pour qu’on arrive à des négociatio­ns de coalition mais c’est la décision autonome et indépendan­te des sociaux-démocrates en Allemagne ».

Ambition commune

Emmanuel Macron s’est refusé à commenter l’échéance - « je m’abstiendra­i de faire quelque pronostic que ce soit sur quelque vote que ce soit » - mais a relevé que l’accord de principe conclu le 12 janvier entre SPD et conservate­urs sur une coalition porte « une ambition véritable pour le projet européen ». Le président français, qui propose d’instaurer un budget et un président de la zone euro, a une grande proximité de vues avec les sociauxdém­ocrates sur les sujets européens. Une partie des conservate­urs allemands est en revanche plus réservée sur son projet européen pour plus d’intégratio­n économique.

« Une zone euro stable »

A Paris, la chancelièr­e et le président français ont insisté sur leur ambition commune pour renforcer l’Europe, en renvoyant à plus tard des décisions concrètes. « Ce qui doit constammen­t nous animer, c’est d’être au clair sur les finalités que nous poursuivon­s plutôt qu’être obsessionn­el sur les instrument­s», a relevé Emmanuel Macron. Parmi les sujets où « France et Allemagne pourront aller de l’avant », Angela Merkel a notamment donné l’exemple « d’un impôt sur les sociétés commun avec une assiette commune ».« Un tel projet est urgent et suppose une zone euro stable », at-elle déclaré, une allusion aux cas de dumping fiscal à l’intérieur de l’Europe dont profitent notamment les géants du numérique. Emmanuel Macron avait lui parlé d’un impôt sur les sociétés « harmonisé » dans l’Union européenne. La Commission veut aussi relancer un projet de 2011 -- pendant longtemps dans l’impasse en raison des divergence­s entre les 28 - pour créer une assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés, actuelleme­nt en discussion.

 ?? (Photo AFP) ?? Dans la cour de l’Elysée, le président français et la chancelièr­e allemande ont montré une franche complicité.
(Photo AFP) Dans la cour de l’Elysée, le président français et la chancelièr­e allemande ont montré une franche complicité.

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