Education nationale : radiations après l’examen d’un million de casiers judiciaires
Passer au peigne fin les casiers judiciaires des agents de l’Éducation nationale : une « opération colossale », mise en oeuvre depuis deux ans, a débouché sur 26 radiations. Ce contrôle vise plus d’un million d’agents et sera achevé au second semestre 2018. Ces 26 agents ont été soit révoqués s’agissant des fonctionnaires, ou ont vu leur contrat terminé pour les contractuels. Ce nombre ne comprend pas les radiations intervenues au fil de l’eau, pour des condamnations transmises dans la foulée à l’Éducation nationale. Plus largement, les contrôles ont mis au jour 83 condamnations passées pour faits graves, dont certaines très anciennes, qui ont donné ou vont donner lieu à une réponse de l’administration: révocations notamment pour violences sur mineurs ou pédopornographie, mais aussi suspensions, blâmes, etc. « Dans ce type de situations, notre exigence, c’est la protection des élèves mineurs et donc la fermeté absolue », a réagi le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer. Les casiers inspectés sont le B2, qui intègre la plupart des condamnations pour crimes et délits, et le Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV).
« Protection des élèves »
Cette vaste opération avait été décidée par le gouvernement précédent, après l’affaire de Villefontaine (banlieue de Lyon). En mars 2015, un directeur d’école maternelle avait été mis en examen pour viols sur de très jeunes élèves alors qu’il avait déjà été condamné en 2008 pour recel d’images pornographiques, sans que l’Education nationale n’en ait été informée. Radié quelques jours après sa mise en examen, il s’était suicidé en détention en avril 2016. Après ce scandale, Najat VallaudBelkacem, alors ministre de l’Education, et la garde des Sceaux de l’époque Christiane Taubira avaient mis en place plusieurs mesures, dont le passage au peigne fin des casiers judiciaires de tous les agents de l’Education nationale en contact avec des mineurs. Il s’agissait de s’assurer qu’il ne reste pas dans les établissements scolaires d’agents condamnés pour des faits de moeurs ou de violences sans que l’Education nationale ne le sache. Jusqu’alors, les casiers des agents étaient consultés seulement à l’embauche. L’examen des antécédents judiciaires avait par ailleurs été complété par la mise en place de référents au sein des parquets et des rectorats pour améliorer la transmission d’informations.