Epidémie de choléra à Kinshasa : les experts de l’OMS se déploient
Avec une progression rapide de l’épidémie touchant désormais vingt-six zones de santé de la capitale de la République démocratique du Congo, sur un total de trente-cinq toujours à haut risque, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de remobiliser ses experts au plus proche des zones touchées pour appuyer la Division provinciale de la santé (DPS) afin d’interrompre rapidement la chaîne de transmission.
« Suivi et supervision accrus »
Parmi ces experts, des épidémiologistes, des logisticiens, des gestionnaires des données et des spécialistes en communication sur les risques, la mobilisation sociale et l’engagement des communautés. Selon la directrice régionale de l’OMS, le Dr Matshidiso Moeti, qui a effectué, il y a trois jours, un déplacement à Kinshasa, l’objectif de cette stratégie est de se rapprocher autant que possible des structures de coordination, d’analyse et de prise de décision que sont les provinces et les zones de santé : « Nos experts vont être directement basés au niveau provincial pour renforcer certains domaines tels que la formation pour la prise en charge des cas, le contrôle de l’infection, l’assainissement, le contrôle de la qualité de l’eau des sources aménagées dans les zones faiblement couvertes par l’adduction en eau potable, avec un suivi et une supervision accrus sur le terrain pour identifier les ‘hotspots’ et anticiper les interventions multisectorielles sur le terrain ». « Le suivi au quotidien de la situation du choléra à Kinshasa demeure crucial »,a insisté, de son côté, le Dr Michel Yao, gestionnaire des opérations d’urgence au Bureau régional et membre de la délégation de la directrice régionale à Kinshasa. Le ministre de la Santé publique, le Dr Oly Ilunga a, pour sa part, sollicité l’expertise de l’OMS pour la mise à jour du « Plan de réponse d’urgence robuste et chiffré » pour la ville-province de Kinshasa afin que le choléra n’y devienne pas endémique. « Ceci nous éviterait le scénario catastrophe dans une ville de plus de dix millions d’habitants en proie à une forte promiscuité dans certaines zones densément peuplées », a-t-il souligné.