Var-Matin (Grand Toulon)

Quand l’hôpital se déplace à la maison

Méconnue, toujours peu utilisée, l’hospitalis­ation à domicile est pourtant une alternativ­e à l’hospitalis­ation convention­nelle qui répond aux grands enjeux de santé publique

- Textes et photos : Nancy CATTAN ncattan@nicematin.fr

«Respecter la confidenti­alité »

Il est 9 heures lorsque nous rejoignons les équipes de l’HAD d’Arnault-Tzanck. Elles sont sur le pont depuis 7 h 15. « La première équipe couvre la période 7h1518 heures. La seconde commence à 9h45 pour finir à 20 heures. La nuit, une infirmière est d’astreinte pour les

appels et les soins d’urgence » ,explique Lionel, le jeune et très dynamique infirmier coordonnat­eur de l’HAD de Tzanck. Après avoir exercé quelques années dans le secteur public hospitalie­r, Lionel a décidé de se mettre en disponibil­ité, pour rejoindre cette structure d’hospitalis­ation à domicile. À l’origine de sa décision : un choix de vie, mais aussi une réflexion de fond sur sa pratique de soignant, bouleversé­e, comme celle de nombre de ses collègues, par les évolutions que connaît l’hôpital. Ici, il se sent heureux et en accord avec son approche du métier. Pour nous faire comprendre, mieux qu’avec des mots, ce qu’il entend par là, il nous propose de monter à bord du véhicule de Pascaline. La jeune infirmière a fait une pause au bureau de la HAD, avant de poursuivre sa tournée. Valérie, le médecin coordonnat­eur, nous accompagne. « Tous les patients que nous allons

voir souffrent de pathologie­s graves, qui justifient une hospitalis­ation. » Mais c’est à leur domicile qu’ils le sont. Première surprise : le véhicule de l’HAD est totalement banalisé – «C’est une volonté pour respecter la confidenti­alité de la prise en charge. Cela évite que le voisinage des malades ne soit informé de la situation», précise Pascaline.

Offrir les mêmes conditions de sécurité

Dans le coffre de la voiture, une glacière contenant tous les traitement­s qu’elle doit administre­r aux patients. Une étape délicate. Car, si l’hospitalis­ation est réalisée à domicile, elle doit en effet offrir les mêmes conditions de sécurité pour le patient. Aucune

marge d’erreur n’est tolérable. «Le réapprovis­ionnement est assuré par une logisticie­nne », indique Lionel. Avec leur accord, nous irons au domicile de trois patients pendant ces deux heures que nous passerons avec les équipes de l’HAD (lire page ci-contre) .Un temps trop court pour approcher la diversité des situations confiées aux structures d’HAD, à l’instar de celle de l’Institut Arnault-Tzanck. Juste un aperçu du travail quotidien de ces soignants qui ont fait le choix de soigner hors les murs, dans un environnem­ent familier qui oblige à affronter une réalité qui n’est pas seulement médicale. Par souci de discrétion, les prénoms des patients ont tous été modifiés.

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Dans un environnem­ent familier – leur domicile –, les patients peuvent bénéficier de soins techniques, intensifs, parfois complexes. Ils sont assurés de passages quotidiens des équipes soignantes, sept jours sur sept.
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Au volant de son véhicule banalisé, Pascaline, comme ses collègues de l’HAD de l’Institut Arnault-Tzanck, sillonne une zone allant de Carros-Gilette jusqu’à Mandelieu. Fin de matinée : Pascaline, accompagné­e de Valérie, médecin coordonnat­eur de l’HAD,...

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