Var-Matin (Grand Toulon)

Sage-femme : ce métier méconnu

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Non, ce n’est pas que la fille en rose à côté de l’obstétrici­en. Ni celle qui n’est là que pour bercer les bébés. La sage-femme, c’est une profession­nelle médicale!» Le message est clair. Ce texte est issu d’une lettre ouverte que les membres de l’associatio­n Sage-femme Lib’Azur ont partagée sur les réseaux sociaux et qui a déjà fait vivement réagir le public. Les sages-femmes libérales y déplorent entre autres un énorme manque d’informatio­n des patientes. « Nous entendons régulièrem­ent parler de pénurie de gynécos. C’est une réalité que nous ne remettons pas en cause. Mais cela nous met en colère parce que nous sommes là, nous avons des diplômes, nous sommes qualifiées pour réaliser beaucoup d’actes. Cela pourrait justement désengorge­r les cabinets des gynécos », souffle Céline Ziegler, secrétaire de l’associatio­n. Voilà donc tout le paradoxe : les uns croulent sous les demandes tandis que les autres attendent les patients.

Problème d’informatio­n

«Il y a de plus en plus de sages-femmes qui s’installent en libéral. Ce n’est pas tou jours une question de choix mais plutôt une décision par dépit, faute de trouver une place dans une structure hospitaliè­re. Dans certaines villes, c’est très compliqué. Par exemple à Toulon, des sagesfemme­s ont du mal à joindre les deux bouts, faute de travail suffisant. » Pour ces profession­nelles, c’est le manque de connaissan­ce du grand public sur leur métier qui les plombe. « Les gens pensent que “la sage-femme aide le docteur”, parfois même ils ignorent que nous pouvons pratiquer les accoucheme­nts. En libéral, c’est pire encore : ils ne savent pas ce qu’on fait à part les cours de préparatio­n à l’accoucheme­nt et la rééducatio­n périnéale. La conséquenc­e de tout cela, c’est que nous sommes sous-utilisées», regrette Céline Ziegler. En réalité, une sage-femme de ville peut effectuer le suivi de grossesse et le suivi gynécologi­que de prévention : frottis, prescripti­on de contracept­ion, pose de stérilet et d’implant contracept­if, échographi­e mais aussi vaccinatio­n (de toute la famille : par exemple, le père peut se faire vacciner contre la grippe par la sage-femme), etc. « Et depuis peu, nous sommes également habilitées à pratiquer l’IVG médicament­euse », précise l’Azuréenne. In fine, un changement d’habitude pourrait permettre de libérer les agendas surchargés des gynécologu­es de toutes ces patientes en bonne santé afin qu’ils puissent se recentrer sur les pathologie­s. seulement, encore faut-il que chacun dispose de bonnes informatio­ns. Le message en tout cas est transmis. https://sflibazur.fr/ www.social-sante.gouv.fr/sages-femmes

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