Var-Matin (Grand Toulon)

Ce n’est pas fini

Battu 30-27 au terme d’une belle prestation, et qualifié pour les quarts de finale au titre des meilleurs deuxièmes, le RCT devra attendre ce soir pour connaître son futur adversaire. Mais il est bien vivant !

- De notre envoyé spécial à Llanelli Paul MASSABO

Toulon est dans les huit grands d’Europe. Il est passé d’extrême justesse mais c’est suffisant. Au cours d’un match débridé, haletant, crispant, les Rouge et Noir se sont envoyés à tout va, parfois malheureus­ement dans le désordre. Que ce soit par la grande porte ou par le chas d’une aiguille, Toulon se devait de franchir l’obstacle de taille que représenta­it cette opposition contre Llanelli. On sait désormais que le compte est bon. D’extrême justesse, mais l’important était d’y être. Partis petits bras dans cette compétitio­n européenne, les Scarlets entendaien­t finir leur phase de qualificat­ion en beauté en écartant de leur route le triple champion d’Europe. Ils y sont presque parvenus avec abnégation. Les Toulonnais, pour leur part, avaient leur destin entre leurs mains. Encore fallait-il parvenir à le forcer sur des terres hostiles, sachant que deux points (voire un, finalement), suffiraien­t à leur bonheur. Ce groupe toulonnais a fait preuve tout à la fois de vaillance, de solidarité et de combativit­é, même s’il a trop souvent manqué de lucidité, notamment dans un final à couper le souffle. Certes, Toulon ne disputera pas son quart, comme espéré, à la maison. Mais il est toujours vivant dans cette compétitio­n qu’il affectionn­e. Le RCT a retrouvé, au-delà de l’envie qui ne lui a jamais fait défaut, du peps et un moral. Malgré la défaite, l’esprit de conquête est là, même s’il faudra parfaire la finition encore défaillant­e.

Départ en fanfare

Poussifs lors de leur début de campagne européenne (victoire étriquée contre ces mêmes Scarlets, succès « miraculeux » en Italie, les quatre points pris face à Bath avant de connaître la défaite en Angleterre, et enfin la victoire bonifiée contre Trévise), les Toulonnais sont montés en puissance et se sont trouvés le jour où il fallait être présent au rendezvous. Hier soir, dans un stade bondé, les Toulonnais ont d’abord résisté et fait front à l’emprise des Gallois. Les hommes de Wayne Pivac ont montré les dents, mais c’est en sortant les crocs que les Varois ont essayé de prendre à la gorge les partenaire­s de Leigh Halfpenny. Les Varois ont eu du mal à s’opposer à la cohésion, à la force et à la vitesse du collectif gallois. Sans se noyer, les Rouge et Noir ont été par moments submergés par les vagues des Gallois. Guirado et ses pairs ont parfois pris l’eau, mais ont toujours refait surface. La coque du navire toulonnais, sans jamais être en perdition, avait des failles. Ce match partait tambour battant. Un ballon perdu par Toulon et une quinzaine de temps de jeu plus tard, Prydie, décalé sur son aile, bénéficiai­t d’une double sautée pour inscrire sans opposition le premier essai du jour. D’autres allaient suivre. Presque dans la foulée, sur une touche « étonnante » coté varois, Vermeulen, sans sauter, récupérait le ballon pour pointer à son tour derrière la ligne.

Et le drop ne passait pas..

Puis, toujours très vite, c’était au tour d’Ashton de débouler sur soixante mètres après avoir récupéré un ballon, et de donner l’avantage aux siens. Il sera de courte durée. En effet, Belleau, contré, permettait à Parkes, qui avait suivi au pied, de conclure. Quatre essais en vingt minutes, le match était fou, fou, fou. Et ce n’était pas fini, au cours de ce premier acte endiablé où Isa relançait chaque ballon qu’il touchait. Radradra, sur son aile, faisait quelques grigris, mais perdait le ballon. Sous pression, les Rouge et Noir paraient parfois au plus pressé, à l’image de Mathewson, qui sauvait les meubles tout près de sa ligne. Mais ces diables des Scarlets, tout en vitesse, marquaient leur troisième essai de cette première période par Jones. Au pied, et juste avant la pause, l’ouvreur toulonnais ramenait ses coéquipier­s à six points. Ce n’était pas gagné même si, côté toulonnais, on pouvait imaginer un double bonus. Un scénario qui n’avait curieuseme­nt rien d’impossible. Mais au cours de cette deuxième mi-temps, c’est au pied que les choses se dessinaien­t. Trinh-Duc, qui avait suppléé Belleau, répliquait pas deux fois à Jones. Toulon (30-27) était dans les clous pour le point défensif, le point de l’espérance. Il restait 25 minutes pour faire la différence. Mais plus un point ne sera inscrit. Les percées d’Isa, omniprésen­t, les prises de balle de Kruger, les tentatives d’échappées de Radradra, la rage de Nonu, l’envie de Setiano n’y faisaient rien. Et la tentative de drop des 45 mètres de Trinh-Duc en toute fin de match passait de peu à côté. Les Gallois, portés par les chants de leur public chaleureux, pouvaient crier victoire. Quant aux Toulonnais, la route de Bilbao reste ouverte, même si elle est des plus sinueuses...

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(Photo Frank Muller) Comme prévu, la bataille a fait rage au Parc y Scarlets. Et même s’ils ne sont pas ressortis vainqueurs, les Toulonnais ont ramené la qualificat­ion. Il fallait déjà le faire...
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