Prisons : deux syndicats dissèquent un projet d’accord
Après une semaine de tensions dans les prisons, deux des trois principaux syndicats pénitentiaires ont suspendu, hier, leurs blocages pour soumettre à leurs militants des propositions sur la sécurité et l’emploi, tandis que le troisième appelait à durcir le mouvement. « Nous avons communiqué le texte à nos bases et nous attendons leurs retours pour nous prononcer », a déclaré, hier, Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT-Pénitentiaire. Ce syndicat et l’UfapUnsa (majoritaire) participaient aux négociations entamées mardi avec l’administration pénitentiaire, tandis que FO ne s’y est pas associé. Ce projet d’accord publié prévoit notamment la création de 1 100 emplois de surveillants sur quatre ans, « dont une première tranche de 100 emplois dès 2018 ». A l’heure actuelle, l’administration pénitentiaire compte 28 000 surveillants dans 188 établissements. Après une série d’agressions qui a attisé la colère des surveillants, le texte prévoit aussi des mesures pour améliorer la sécurité des gardiens et un régime de détention défini pour les « détenus terroristes et radicalisés », permettant une « étanchéité totale de la gestion des détenus les plus dangereux ». Le document a également été soumis à la ministre de la Justice Nicole Belloubet. FO-Pénitentiaire y est farouchement opposé. «C’est de la poudre aux yeux», a réagi, hier, Yoan Karar, secrétaire général adjoint du syndicat. Le syndicat appelle à « durcir » le mouvement par le biais notamment de « dépôts de clés », geste qui consiste pour les surveillants à ne pas prendre leur travail et à laisser, le cas échéant, les forces de l’ordre prendre le relais. « Une vingtaine » d’établissements étaient touchés par ce mouvement hier, a affirmé M. Karar.