Var-Matin (Grand Toulon)

Chaînes de souffrance­s

XVe siècle : les forçats utilisés comme galériens

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L’utilisatio­n des condamnés comme rameurs dans les galères royales remontent à Jacques Coeur, au XVe siècle. Cette peine fut systématis­ée sous Louis XIV, sous l’impulsion de Colbert. L’arsenal des galères se situait à Marseille. Les premières « chaînes » de forçats furent alors instaurées et ont commencé à traverser la France. Trois convois sont organisés par an depuis Paris, auxquels sont joints d’autres condamnés rassemblés sur le passage dans d’autres villes de France.

1685 : transfert des galères de Marseille à Toulon

En , décision est prise par Louis XIV de transférer les galères de Marseille à Toulon, Marseille devenant un port de commerce. Le  septembre , Louis XV ordonna que la peine des galères soit remplacée par une peine d’ en fermement, appelée« peine des fers ». Le temps des galères était terminé. On construisi­t à la place un premier bagne à Toulon. Le trajet de la « chaîne » des forçats de Paris à Toulon fut maintenu.

1789 : la Révolution supprime la « chaîne »

La Révolution marque un arrêt momentané à la pratique de la « chaîne ». Les réformateu­rs proposent des sanctions et des transports moins inhumains. Mais la réinscript­ion de la peine des travaux forcés dans le Code pénal de septembre  entraîne la réappariti­on de la « chaîne ». Le convoi des forçats est confié à un entreprene­ur privé, chargé de toute l’organisati­on et de la surveillan­ce des prisonnier­s, contrôlé par le ministère de l’Intérieur.

1836 : fin de la chaîne

Le  décembre , le roi LouisPhili­ppe (photo ci-contre) ordonna que les forçats soient transporté­s vers les bagnes dans des fourgons cellulaire­s, plutôt que d’être exposés aux regards de la foule. La même ordonnance porta la suppressio­n des fers et des boulets, à compter du er juin . Le  avril , le gouverneme­nt provisoire, succédant à la Monarchie de Juillet et préparant la IIe République, abolit la peine des condamnés à l’exposition publique.

1873 : fermeture du bagne de Toulon

En , Napoléon III ordonna la création des bagnes coloniaux de Guyane, dont celui de Cayenne, et de Nouvelle- Calédonie, dont celui de Nouméa. Peu à peu, les bagnes métropolit­ains de Rochefort et de Brest furent abandonnés. Celui de Toulon fut, en , le dernier à fermer ses portes. Aujourd’hui, il ne reste plus trace du bagne. Les bâtiments qui subsistaie­nt furent touchés par les bombardeme­nts du port, entre  et , et furent entièremen­t rasés à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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