Var-Matin (Grand Toulon)

Elles aiment jouer avec le feu

Comme face à Dijon la semaine dernière, les Toulonnais­es ont dû s’employer pour venir à bout du Havre alors qu’elles avaient la partie en main. Mais l’essentiel est sauf

- VINCENT WATTECAMPS

Àcroire qu’elles aiment jouer à se faire peur. Comme face à Dijon le week-end dernier - et dans un troublant copié collé aussi bien dans le scénario que dans le résultat final - les Toulonnais­es ont écrasé leurs adversaire­s havraises... d’un petit but (29-28) après avoir eu plusieurs l’occasion de tuer la rencontre. « Je ne me l’explique pas, avouait Djénéba Tandjan, héroïne de la soirée (6/6 aux tirs et le penalty de la victoire). Nous avions la rencontre en main, et puis on les laisse revenir. Est-ce qu’on manque de lucidité?

Peut-être... » De lucidité et, pour cette fois, de rotation. Du moins au fil des minutes. Kramer (pied) et surtout Gaudefroy (suspicion de rupture des ligaments croisés du genou) ont ainsi manqué quand la tension arrivait à son comble. Mais Rittore, L. Puleri, Abdourahim et Khavronina ont parfaiteme­nt pris la relève. Sans trembler.

Tandjan en superwoman

Il y avait pourtant de quoi. Largement en tête à la pause (15-11) après avoir compté jusqu’à cinq buts d’avance, les ReBelles ont joué au yo-yo avec les Normandes au retour des vestiaires. Avant de se le prendre en pleine figure quand Malta Varela permettait aux Havraises de revenir à un but (28-27, 57e). Les filles de Roch Bedos venaient d’infliger un 3-0 à des Varoises comme tétanisées par la peur de la victoire. L. Puleri et Zazai commettaie­nt des passages en force évitables, Catani se précipitai­t alors que l’horloge ne demandait qu’à tourner... La soirée, commencée sous les meilleurs auspices face à une équipe havraise tout en puissance mais au jeu monolithiq­ue, virait peu à peur au cauchemar. Heureuseme­nt, Tandjan avait enfilé son costume de sauveuse. Elle prenait la responsabi­lité de tirer le jet de sept mètres obtenu par Abdourahim et donnait un avantage décisif aux siennes. Que de temps perdu pourtant...

Passé un temps d’adaptation par rapport à la puissance havraise Catani voyait Dias lui débouler dessus par deux fois - les coéquipièr­es de Bettacchin­i ont trouvé les solutions, notamment du côté de Tandjan. L’ailière était en réussite aussi bien engoncée le long de sa ligne de touche que sur grand espace. Il le fallait car la bonne impression laissée par les ReBelles était trompeuse. Les pertes de balle, trop nombreuses, ne permettaie­nt pas au TSCV d’exploiter à sa juste valeur sa supériorit­é dans le jeu (9-7, 19e). Car c’était une évidence, Toulon/Saint-Cyr possédait un arsenal offensif plus étoffé que celui du Havre. Mais un manque de justesse dans la passe (Kramer) ou de réussite au tir (Zazai) donnait aux Normandes des motifs d’espoirs. Trop longtemps entretenus par des approximat­ions coupables (20-19, 44e). Sans jamais égaliser, Le Havre restait dans les pas toulonnais. Abdourahim et Khavronina, diablement efficaces dans le moneytime, croyaient donner un avantage décisif (27-23, 51e). Mais la défense, malgré les ballons récupérés par Urtnowska et L. Puleri, laissait trop d’espaces aux Normandes. Sauf dans la dernière minute. La plus importante. Celle qui décide de tout, ces temps-ci, du côté de Toulon/SaintCyr.

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(Photos Luc Boutria) Plus c’est long, plus c’est bon... Les Toulonnais­es sont encore passé ric-rac et ont logiquemen­t fêté leur succès.

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