Une torche des JO d’hiver aux enchères
C’est un flambeau historique que met à la vente la maison Boisgirard le 24 janvier à Paris : une torche des JO d’hiver de Grenoble de 1968.
Alors que démarrent dans quelques jours les Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang en Corée du Sud (du 9 au 25 février), une exceptionnelle torche des JO d’hiver de Grenoble 1968 est proposée à la vente le 24 janvier chez Boisgirard à Paris. Cinquante ans après ces Xe olympiades d’hiver, ce majestueux flambeau en tôle cuivrée est un précieux témoin des journées historiques qui virent briller les étoiles françaises sportives de l’époque : Jean-Claude Killy, Marielle Goitschel, Guy Périllat ou Léo Lacroix. Vecteur de la flamme olympique lors du relais qui parcourut la France en cinquante étapes, sur plus de 7 000 km, entre le 19 décembre 1967 et le 6 février 1968, la torche fut saluée par près de deux millions de spectateurs tout au long de son parcours. Entre le premier relayeur, le marathonien Alain Mimoun (médaille d’or aux Jeux de Melbourne 1956) et le dernier, le patineur Alain Calmat (médaille d’argent aux Jeux d’Innsbruck 1964), la flamme est ainsi passée entre les mains de 5 000 sportifs ! Dans l’Antiquité, la torche symbolisait le feu sacré qui brûlait en permanence devant les temples du sanctuaire d’Olympie. Aujourd’hui, reliant les jeux modernes aux jeux antiques, le feu est toujours allumé par le soleil, à l’aide d’un miroir parabolique, par des prêtresses en costumes antiques au cours d’une cérémonie dans les ruines du temple d’Héra à Olympie. C’est en 1936, pour les Jeux Olympiques de Berlin, que, reprenant le principe des messagers qui s’en allaient proclamer la trêve sacrée pour la durée des jeux, fut créé le premier relais olympique moderne. Pour les Jeux de PyeongChang 2018, la flamme a été allumée le 24 octobre 2017 en Grèce, et a atterri le 1er novembre en Corée du Sud, où des relayeurs se la transmettent depuis lors. Chaque édition des Jeux Olympiques donne lieu à la création d’un modèle particulier de torche. Avec les médailles de vainqueurs, elle véhiculent une forte valeur symbolique et sont particulièrement recherchées par les collectionneurs et les musées. Inspirée de l’Antiquité, la torche des jeux de Grenoble fut fabriquée artisanalement en seulement 33 exemplaires par la Société Technique d’Équipement et de Fournitures Industrielles (STEFI). Cinquante ans après sa création, alors que les torches actuelles sont fabriquées en série à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, elle demeure, avec celle des Jeux Olympiques d’Helsinki de 1952 (22 exemplaires), la plus rare et l’une des plus convoitées. Estimée entre 40 000 et 50 000 euros, elle pourrait voir son prix s’envoler lors des enchères du 24 janvier.