Enquête exclusive infiltré chez les zadistes
Magazine Actualité oblige, M6 rediffuse un reportage tourné au coeur du site de Notre-Dame-des-Landes
M 6 déprogramme un sujet consacré à l’adoption aux États-Unis et le remplace par un reportage sur les zadistes, sujet en lien avec la décision du gouvernement, cette semaine, de renoncer à la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Bernard de La Villardière, le presentateur du magazine d’Enquête exclusive, se souvient de ce sujet diffusé il y a trois ans. C’est un peu en urgence que Bernard de La Villardière a dû réenregistrer des plateaux de lancement pour le reportage qu’il avait produit en mars 2015 sur les zadistes et que M6 a décidé de rediffuser ce soir afin de coller à l’actualité. « Une équipe de journalistes s’était rendue incognito pour
Enquête exclusive dans plusieurs ZAD de France, notamment dans celle de Notre-Dame-des-Landes, pour y partager la vie des occupants, et comprendre qui ils étaient, quels étaient leur profil, leur origine sociale et leur mode de vie, explique Bernard de La Villardière. Le documentaire n’avait pas été signé, et ce pour éviter les représailles », précise-t-il. Le journaliste avait d’ailleurs luimême été menacé par un zadiste avec une machette, le soir même, alors qu’il enregistrait son plateau. L’individu avait surgi en lui lançant : « Filme et je te mets un coup de machette direct. Je vis en fonction de mes principes, pas des lois ». Un comportement qui n’avait pas étonné Bernard de La Villardière : « Le film avait fait du bruit à l’époque, car on voyait que ce mouvement accueillait des idéologues mais aussi des gens qui prétendument défendaient la nature. En fait, il attirait souvent des gens ayant vocation à fixer leur mal-être sur une cause, qui n’était pas forcément la leur au départ, mais qui leur donnait une colonne vertébrale, et une raison de vivre. Bien sûr, parmi les militants, il y a aussi des gens sincères ». Le journaliste avait également donné la parole à quelques riverains, qui exprimaient leur peur de vivre dans un tel environnement. À ce souvenir, il ne mâche pas ses mots. « On avait interviewé des retraités qui vivaient dans des petites maisons et auxquels les médias ne s’intéressaient pas. Ils racontaient leur crainte de ceux qui se prétendent des militants écologistes, mais dont le seul fait d’arme était d’aller faire un bras d’honneur aux gendarmes à la fin de la journée, car sinon ils picolaient et fumaient du shit. » À voir ou à revoir…