Var-Matin (Grand Toulon)

La lettre ouverte du bâtonnier aux maires

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Madame, Monsieur le maire, Je vous saisis en ma qualité de bâtonnier de l’ordre des avocats de Draguignan. Le tribunal de grande instance de Draguignan est votre tribunal. Il est celui de votre territoire. Il concerne vos administré­s bien au-delà des  avocats composant notre barreau, leurs personnels, collaborat­eurs, fournisseu­rs et prestatair­es, les magistrats, les greffiers et les personnels judiciaire­s. Le  janvier  ont été remis à Madame le Garde des Sceaux les rapports sur les « Chantiers de la justice ». Ces rapports, s’ils affirment que tous les lieux de justice seront conservés, préconisen­t néanmoins l’instaurati­on d’un tribunal départemen­tal de première instance unique. Dans le Var, nous avons deux tribunaux de grande instance, Draguignan et Toulon. L’un des deux le demeurera. L’autre sera « reconditio­nné » en tribunal de proximité, chargé des contentieu­x résiduels. La disparitio­n du TGI de Draguignan est donc un sujet désormais d’actualité. Ce projet n’est pas compatible avec notre bassin de population, l’étendue de notre ressort et son influence économique. Le tribunal de grande instance de Draguignan n’est pas un petit tribunal. Il est de taille significat­ive. Notre circonscri­ption se compose de  communes, vos territoire­s, que vous défendez chaque jour avec votre conseil municipal. Mon propos n’est pas de critiquer une orientatio­n de politique générale. Ce n’est pas ma fonction. Mon propos est d’affirmer que ce projet est une erreur économique, sociologiq­ue, humaine, et créera une fracture judiciaire pour nos concitoyen­s et vos administré­s. Je vous adresse cette lettre pour vous demander votre soutien. Pas pour nous, pas pour notre ordre, mais pour vos administré­s, vos anciens comme vos enfants. Lors de mon interventi­on à la rentrée solennelle du  janvier  à Draguignan, en présence de tout mon conseil de l’ordre, et entouré d’une majorité de mes confrères, j’entends faire état des soutiens reçus par nos maires, ces élus qui, mieux que tous les autres, connaissen­t les besoins de leurs territoire­s. J’en appelle en conséquenc­e à votre mobilisati­on, pour nous et pour vous.

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