Var-Matin (Grand Toulon)

« On a besoin de faire revenir les jeunes »

-

À la tête d’une flotte de trentecinq camions, Olivier Riandée, dont la société, qui compte cinquante-cinq salariés, est implantée dans la zone de Nicopolis à Brignoles, connaît bien le problème de la pénurie de personnel.

Faites-vous face vous-même à ce manque de personnel ? Aujourd’hui, il manque beaucoup de conducteur­s. Ces sessions de formations, c’était impératif. L’an dernier, entre mai et août, certaines entreprise­s ont même dû laisser leurs camions sur les parkings, faute de chauffeurs, alors que c’est dommage car il y a un regain d’activité. Nous avons donc fait plusieurs actions comme ces sessions de formation et ce projet d’école à Toulon. Et l’an dernier, lors de la dernière assemblée générale de l’OTRE Paca – on l’a appelé « un autre regard sur le transport » –, on a voulu redonner une autre image du transport, plus valorisant­e. On avait fait venir des assureurs, des constructe­urs, et réalisé un micro-trottoir pour questionne­r les gens sur notre métier. Et là, on a des réponses avec ces formations. Que pensez-vous de ces formations et de ce projet de centre à Toulon pour les jeunes ? Il faut que l’on redonne une belle image au transport, mais c’est à nous, profession­nels, de donner cette nouvelle image pour que nos jeunes reviennent.

Comment se concrétise cette crise dans les entreprise­s ? Selon la taille des entreprise­s, on était obligés de repousser les congés, de prendre de l’intérim, mais ça n’allait pas car le peu de gens qu’on avait n’était pas formé. C’était très compliqué. On a donc mis les moyens. D’où l’idée du centre de formation des apprentis. Il fallait absolument qu’on forme les jeunes et qu’on les fasse revenir chez nous.

La période est-elle encore critique pour les transporte­urs ? En ce moment, on roule, mais on espère récupérer ces candidats dès le mois de mars, à l’issue de leur formation. Chez nous, dans notre entreprise à Nicopolis, on en récupère déjà cinq stagiaires de la première session. Ils auront déjà des bagages pour démarrer et ce sont des personnes que les entreprise­s ont déjà rencontrée­s en entretien individuel. On les a choisis et ils nous ont choisis. C’est une formation utile. On essaye de trouver des solutions. La profession se mobilise pour ça. On est optimiste. Et vu que la moyenne d’âge des chauffeurs avance – elle est de  ans environ –, il va y avoir des départs en retraite. On aura besoin de jeunes. Il faut reconsidér­er notre métier.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France