Elisabeth Jacquet de La Guerre, une femme en avance sur son temps
« Seulement 6 % des compositeurs de musique classique présentés dans des spectacles vivants en France, sont des femmes ». Et pour Claire Bodin, directrice artistique au sein de l’association Présences féminines, ce chiffre représente une véritable fausse note. La conférence sur la vie d’une « compositrice sous l’ancien Régime», à défaut de pallier ce manque, est l’occasion d’un éclairage sur le statut de la femme musicienne de cette époque. Elle a lieu aujourd’hui à 18 h 30 à la médiathèque AlbertCamus, rue Louis-Jouvet (gratuite).
Claveciniste sous le règne de Louis XIV
« Je traite ce sujet depuis sept ans et consacre aujourd’hui cet événement à une figure emblématique, de l’histoire musicale nationale», poursuit la conférencière. C’est donc la vie d’Élisabeth Jacquet de La Guerre, claveciniste sous le règne de Louis XIV, qui sera évoquée lors de cet échange avec le public valettois. Une femme en avance sur son temps, dont la carrière débuta à l’âge de cinq ans devant le regard admiratif du Roi soleil. Considérée par la presse d’antan comme «la merveille de notre siècle »ou« la première musicienne du monde », Élisabeth Jacquet de La Guerre n’aura de cesse d’incarner une femme moderne, bravant les restrictions cléricales et pionnière parmi ses consoeurs dans l’art de vivre de sa passion.
« Les bienfaits de la musique baroque »
Contrairement au XVIIe siècle, aucun sectarisme n’est souhaité de nos jours. Le mot d’ordre est même à l’égalitarisme, associé à la mixité des visiteurs. « La conférence s’adresse à tout le monde. Il n’y a pas de limite d’âge. Que les personnes présentes soient initiées ou non, l’objectif est avant tout de susciter la curiosité. Il est important de souligner les bienfaits de la musique baroque chez les gens. C’est une “médecine douce” et accessible », s’enthousiasme Claire Bodin. Une démocratisation d’un genre musical trop souvent méconnu, voire oublié, à tort. Pas question pour autant de parler de féminisme exacerbé, le but est simplement l’ouverture à une culture mélodique négligée. Les compositrices du passé restant dans l’oubli, les oreilles de 2018 « se limitent malheureusement à des sonorités certes classiques, mais contemporaines ». Une mise au diapason emplie de douceur et de délicatesse où le débat et les extraits musicaux rythmeront le récit de la vie d’Élisabeth Jacquet de La Guerre. Un échange avec l’assistance en guise de premiers accords, avant la 8e édition du Festival Présences féminines de Toulon, du 23 au 31 mars prochain.
Association Présence féminines : 06.13.06.06.82 17 rue Mirabeau 83 000 Toulon. http://www.presencesfeminines.com