Var-Matin (Grand Toulon)

La déterminat­ion grandit chez les surveillan­ts pénitentia­ires

L’entrée du centre pénitentia­ire était bloquée hier matin et a dû être évacuée par les gendarmes. Nouvelle mobilisati­on prévue ce matin suite à l’échec des négociatio­ns d’hier

- C. L.

«Vous pouvez être fiers de vous, on continuera jusqu’à ce qu’ils comprennen­t qu’on est des êtres humains et pas de la chair à canon. » Le message de David Mantion, secrétaire général adjoint de l’UR UFAP-UNSA Justice Paca-Corse aux agents pénitentia­ires tout juste délogés de l’entrée de la prison de Toulon-La Farlède, hier matin, était clair. Comme leurs collègues de plusieurs dizaines d’établissem­ents de l’Hexagone, les surveillan­ts ont une nouvelle fois manifesté leur profond mécontente­ment à l’aube – dès 6 heures – en bloquant le centre. Après plusieurs palettes brûlées et quelques chants qui donnaient aux lieux des faux airs du stade Mayol, les gendarmes ont eu ordre de dégager les manifestan­ts. Une évacuation dans la bonne humeur malgré tout, même si la résistance a été plus copieuse que lors des précédente­s journées de mobilisati­on. « On commence à être entraînés », souriait un gréviste tout juste délogé. « On veut faire en sorte qu’il n’y ait pas de blessés de part et d’autre, les gendarmes on les connaît », insistait Tonio du syndicat FO pénitentia­ire. « On n’est pas là pour se faire taper dessus mais on résiste quand même un peu plus que la semaine dernière », ajoutait David Mantion. Aux alentours de 9 h 30, l’essentiel des grévistes avait quitté les lieux dans l’attente de la réunion de l’après-midi entre les organisati­ons syndicales et la ministre de la Justice Nicole Belloubet.

Même lieu, même heure ce matin

« À un moment donné, le Père Noël il faut arrêter d’y croire. Il va falloir sortir le chéquier et prendre de vraies mesures, réclamait David Mantion. Il faut redonner de l’attractivi­té au concours, de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. On sait que c’est un métier à risque mais là c’est plus que des risques. On banalise les petites choses et maintenant on arrive à des actes comme à Borgo. » Un sentiment partagé par Tonio du syndicat FO pénitentia­ire. « Le mouvement ne s’essouffle pas et se poursuivra tant qu’un accord n’est pas trouvé. » « À moins de super-avancées cet après-midi, mais j’en doute fort, ça va continuer confirmait David. S’ils veulent vraiment faire quelque chose, vu l’ampleur, il va falloir mettre les moyens en conséquenc­e. Des moyens humains, matériels et financiers… » Un message que n’a pas vraiment semblé entendre la ministre de la Justice qui n’a pas souhaité enfiler sa tenue de « mère Noël » hier après-midi à l’occasion de la rencontre avec les syndicats. « Il n’y a pas eu d’avancées, regrettait David Mantion après avoir reçu quelques retours de ses collègues parisiens. Il n’y a pas d’enveloppe budgétaire et sans argent on ne voit pas ce qui peut évoluer. La ministre est prête à discuter… On va voir. Nous, on sera là et on va bloquer jusqu’à ce qu’on arrive à obtenir quelque chose. » Rendez-vous ce matin, donc, même lieu, même heure pour une nouvelle mobilisati­on.

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(Photos Luc Boutria) Les surveillan­ts pénitentia­ires ont empêché l’entrée des personnes dans la prison de Toulon-La Farlède hier matin avant d’être délogés par les gendarmes. Ils seront de nouveau mobilisés ce matin.
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