Var-Matin (Grand Toulon)

Assises: une rixe mortelle cité du Valdé à Hyères

Retard à l’allumage pour la cour d’assises du Var, en raison du mouvement syndical dans les prisons. Le principal accusé reconnaît le tir mortel. Son ADN n’est pas sur l’arme du crime

- G. D.

La cour d’assises du Var a pris une demi-journée de retard hier, dans l’examen du procès fait à Abderrazak Touta et Nabil Djebien, pour une rixe mortelle le 11 octobre 2014 à la cité du Val des Rougières à Hyères. Détenu à la maison d’arrêt de Draguignan, affectée par le mouvement syndical des surveillan­ts, le premier n’a pu être mis à la dispositio­n de la cour qu’en début d’après-midi. Dès le lendemain des faits, Abderrazak Touta, 26 ans, s’était livré à la police et avait reconnu être l’auteur du tir mortel, qui avait atteint à la tête Imad Mahmoudi. Il avait alors déclaré que le coup de feu était parti accidentel­lement, quand la victime avait essayé de lui enlever l’arme des mains. Il n’a pas été questionné sur sa position de défense à l’ouverture de son procès.

Pas d’ADN sur l’arme

Vu l’agenda un peu bousculé par l’actualité, celui-ci a commencé par la déposition du policier de la sûreté départemen­tale qui a supervisé l’enquête. Il a été entendu sur la découverte de l’arme, le surlendema­in des faits, à l’endroit qu’avait désigné Abderrazak Touta pendant sa garde à vue. Ce revolver, un 357 magnum, avait été dissimulé dans la souche d’un arbre, recouverte de terre et de feuilles, à 300 mètres de la salle des fêtes du Val des Rougières où s’étaient produits les faits. « À l’ouverture du barillet, j’ai été surpris de n’y découvrir qu’une seule cartouche ,a précisé le policier. Abderrazak Touta nous a dit que cette arme était à Nabil Djebien. » L’expert en génétique n’a pas retrouvé l’ADN d’Abderrazak Touta, ni aucun autre sur cette arme, pas plus que sur l’étui percuté qu’elle contenait.

À qui le revolver ?

Nabil Djebien, âgé de 35 ans, comparaît libre, après avoir subi dix-neuf mois de détention provisoire. Il est accusé de complicité. Pour sa défense, Me Christophe Hernandez a fait préciser aux policiers toulonnais qu’aucun des témoins entendus ne leur avait indiqué avoir vu Nabil Djebien remettre ce revolver à Abderrazak Touta, ni l’avoir entendu inciter celui-ci à s’en servir. Les policiers ont indiqué qu’il y avait environ deux cents personnes sur les lieux du crime à leur arrivée, dont des mères de familles et des enfants, participan­t à une réunion à la salle des fêtes. Aux intérêts d’Abderrazak Touta, Me Thierry Fradet a fait préciser aux enquêteurs que celui-ci n’était pas concerné par la dette qui a motivé cette rixe. Selon des témoins, il s’agissait d’environ 3000 € qu’Imad Mahmoudi avait prêtés à Rachid Bagha deux ans auparavant, pour que ce dernier puisse obtenir sa libération dans une histoire de cannabis au Maroc. Il doit être entendu cet après-midi par la cour.

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(Croquis d’audience Rémy Kerfridin) Devant les assises, Nabil Djebien comparaît libre, et Abderrazak Touta est dans le box.

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