Condamné à ans pour un projet d’attentat contre des militaires de la base navale de Toulon
Hakim Marnissi, ans, a été condamné hier à dix ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir notamment projeté d’attaquer des militaires à Toulon en . Le tribunal, qui le jugeait pour le délit d’association de malfaiteurs à visée terroriste, a assorti sa peine d’une période de sûreté de la moitié et prononcé son maintien en détention. Les juges ont estimé avoir « suffisamment d’éléments » pour caractériser ses deux tentatives de départ en et, surtout, pour considérer qu’il « avait eu le projet de commettre un attentat ». Hakim Marnissi a nié au cours de l’audience avoir fomenté un tel projet, revenant ainsi sur ses déclarations faites en garde à vue. Le Toulonnais, dont la radicalisation avait été détectée en par les services de renseignement, avait été arrêté le octobre . Lui qui avait travaillé dans la mode était à l’époque au chômage et en rupture familiale. Le foyer de travailleurs où il vivait avait appelé la police après la réception de deux colis ouverts. L’un contenait des cagoules, l’autre un couteau avec une lame de cm. D’autres colis contenant des lames en forme de clés ou un gilet tactique étaient arrivés ultérieurement.
« Mourir en martyr »
En garde à vue, le jeune homme avait reconnu avoir tenté à deux reprises de partir en Syrie en sous l’influence de Mustapha Mokeddem, une connaissance de Toulon qui avait joué un rôle moteur dans sa radicalisation, sans succès. Mokeddem, qui avait ensuite rejoint l’organisation État islamique en Syrie, l’avait alors incité à passer à l’action en France, avait-il relaté, en s’en prenant à l’arsenal de Toulon. Hakim Marnissi avait expliqué avoir voulu attaquer des militaires « au couteau »et« mourir en martyr ». Hier , devant ses juges, il est revenu sur ces propos, affirmant avoir fait « des aveux de circonstance »,« piégé par les policiers » alors qu’il était en garde à vue sans défenseur. Il affirme aujourd’hui avoir acheté les cagoules pour pratiquer l’airsoft (un jeu utilisant des répliques d’armes de guerre), et commandé les lames pour en faire commerce. Cette prise de position « vous nuit »et« démontre une absence d’évolution », a expliqué la présidente à Hakim Marnissi. Mustapha Mokeddem, ans, a été renvoyé devant les assises dans ce dossier, mais reste visé par un mandat d’arrêt. Il avait été mis en examen et écroué pour quelques mois en septembre pour avoir proféré de violentes menaces contre Charlie Hebdo et projeté d’« égorger » ses journalistes.