Wisniewski : un enthousiasme rafraîchissant
Souvent et longtemps blessé depuis le début de la saison, l’ancien ouvreur de Grenoble espère retrouver du temps de jeu et bousculer la hiérarchie établie
La poisse, il la traîne avant même le début de saison. Arrivé à l’intersaison de Grenoble, Jonathan Wisniewski s’est fracturé le bras lors d’un match de préparation en Argentine. Dix petites minutes de jeu et quatre mois de mise à l’écart forcée. Première tuile. Mi-novembre, il revient sur le terrain pour la réception du Racing 92. Titulaire, il joue pendant 60 minutes, diminué par une douleur au mollet. Auteur d’une belle prestation, sur une sautée peut être osée pour Ashton, il se fait intercepter le ballon par Marc Andreu qui a bien flairé le coup. Le RCT s’incline pour la première fois de la saison - la seule à ce jour - à Mayol. Il doit enchaîner contre Castres mais avec une déchirure au mollet, c’est la rechute. Une nouvelle éclipse, une deuxième tuile avec à la clef encore deux lunes sans compétition alors que le duo Belleau - Trinh-Duc s’installe durablement.
« J’ai les jambes qui brûlent »
Entre-temps, contacté par Clermont à la recherche d’un joker médical suite à la blessure de Camille Lopez, l’ancien Racingman reçoit dans un premier temps le feu vert de son président pour répondre favorablement aux propositions de Franck Azema. Deux jours après et une défaite enregistrée en terre agenaise plus tard et voilà que son départ du RCT n’est plus d’actualité. Jonathan Wisniewski vérifie ainsi qu’à Toulon, tout est différent. Ce garçon qui aime s’impliquer à 200 % prend un peu de recul, découvre et apprend. Au RCT, il s’acclimate avec une organisation différente, d’autres habitudes, une nouvelle approche. Le fonctionnement et le quotidien du club ou encore son exposition médiatique changent singulièrement des clubs taiseux d’où il vient (Racing et Grenoble). « J’ai beaucoup appris ces derniers mois» confie-t-il non sans surprise.Les dents longues, l’ouvreur avec des bottes de sept lieues revient avec un appétit d’ogre. « J’ai vraiment envie de retrouver la compétition. Comme m’a dit Fabien (Galthié), j’ai cinq mois de retard. Je n’ai rien à perdre. Je ne peux être qu’une bonne surprise si les choses viennent à bien se passer. Je suis plein de fraîcheur et de gaz. Je veux accrocher tout ce que je peux accrocher. J’espère pouvoir bouleverser la hiérarchie en place. J’ai de bonnes sensations à l’entraînement. Je suis bien dans ma tête. À présent, je veux pouvoir me jauger, me tester. Et pour ça, il n’y a que la compétition. Je veux montrer toute mon envie, tout mon enthousiasme, toute ma grinta. J’ai les jambes qui brûlent. Aujourd’hui, j’espère rentrer sur le terrain, donner le meilleur de moi-même, m’éclater et prendre du plaisir. Notre jeu est tourné vers l’offensive. C’est fait pour me plaire. »
Le déclic de Toulon à Llanelli
L’ouvreur et buteur toulonnais qui n’a pas ménagé ses efforts auprès du préparateur physique Thibault Giroud pour revenir en forme espère répondre aux attentes du staff pour la meilleure partie de la saison. Il pense que l’équipe est en passe de trouver le bon équilibre et qu’un véritable déclic s’est produit après le match au Pays de Galles. «A Llanelli, c’était notre premier match couperet. On nous avait prédit qu’on pourrait en prendre quarante et au final on s’incline de trois petits points en finissant lors des vingt dernières minutes plus fort que les Scarlets. Je crois que malgré la défaite, cette rencontre, qui nous a permis de nous qualifier va nous faire du bien pour la suite. On a montré qu’on était capable de rivaliser. C’est une première réponse intéressante depuis le début de cette compétition au cours de laquelle on a eu du mal à entrer. » Dans un groupe toujours à la recherche d’un vécu commun, Jonathan et ses pairs sont toujours dans l’attente d’une série positive en championnat. «Au cours d’une saison, il y a toujours une série de résultats favorables. Pour l’instant, on ne l’a pas encore connue. Ça va forcément venir. Et après tout peut s’enchaîner rapidement. Un match référence à l’extérieur et tout pourrait vite basculer ». Dans son registre d’animateur, et à l’approche du printemps, Jonathan Wisniewski pourrait servir d’alouette et permettre au RCT de déployer ses ailes de géant et voler ainsi vers une gloire nouvelle.