La grande mutation
Confronté à une perte de vitesse de son modèle, le groupe Carrefour va supprimer des milliers de postes et opérer un virage vers le commerce en ligne et le bio
Le géant de la distribution a annoncé, hier, un plan de 2 400 départs volontaires dans ses sièges en France, un plan de sauvegarde de l’emploi pour le personnel des 273 ex-magasins Dia avec l’objectif de reclasser « au moins » la moitié des 2 100 salariés, ainsi qu’une réduction de coûts de deux milliards d’euros. Les 2 400 suppressions de postes concernent les sièges du groupe, qui comptent actuellement 10 500 salariés sur 12 sites. Leur taille est « démesurée » par rapport à la concurrence, a estimé lors d’une conférence de presse le PDG du groupe Alexandre Bompard, pour qui « Carrefour n’a pas suffisamment évolué avec ses clients ».
Les syndicats appellent à la grève le février
Dénonçant la « méthode » du groupe, les syndicats, convoqués vendredi pour un comité de groupe France extraordinaire, craignent des conséquences bien plus lourdes pour l’emploi. Michel Enguelz (FO) a dénoncé des chiffres « morcelés, minimalistes ». « On est sur quelque chose de bien plus vaste que ce qui est annoncé, Carrefour continue d’avancer masqué », a ajouté le représentant FO, premier syndicat du groupe, qui a d’ores et déjà appelé à la grève le 8 février. La CGT a elle dit redouter 10 000 suppressions de postes, dont 1 200 aux sièges. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a prévenu de son côté ce mardi que l’Etat serait « vigilant sur l’accompagnement de chaque salarié concerné par le plan ». Le groupe a en outre annoncé une réduction des coûts de deux milliards d’euros dès 2020 en année pleine, notamment via des économies sur la logistique et les coûts de structure. Carrefour va également se séparer de 273 magasins de proximité, anciennement Dia, mais passés sous sa propre enseigne, qui emploient 2 100 personnes mais affichent d’importantes pertes.