Var-Matin (Grand Toulon)

The Greatest Showman : Hugh Jackman assure le spectacle

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DUPUY jpdupuy@nicematin.fr

Très impliqué dans la production de The Greatest Showman, biopic musical de l’inventeur du cirque moderne, Phineas Taylor Barnum, Hugh Jackman en assure la promotion avec un talent de bateleur digne de son personnage. Rangé des films de mutants, l’exWolverin­e n’a pas eu besoin de sortir les griffes pour se glisser dans la peau du «Monsieur Plus » du show-business : le rôle lui va comme un gant tant il conjugue les talents…

Pourquoi teniez-vous autant à faire ce film ? J’ai grandi avec les comédies musicales de Fred Astaire et Ginger Rogers dont j’étais amoureux. En présentant les Oscars et d’autres cérémonies, je me disais que le genre manquait au cinéma aujourd’hui. Mais c’est très difficile à monter. Cela faisait plus de vingt ans qu’Hollywood n’avait pas produit une comédie musicale avec une histoire et une musique originale. Et puis d’un coup, ilyaeu La La Land et nous.

Qu’est-ce qui était le plus difficile à réussir ? La plus haute montagne à gravir dans ce genre de films, c’est évidemment la musique. C’est difficile, aujourd’hui, de réussir à embarquer les spectateur­s avec des chansons qu’ils ne connaissen­t pas avant de rentrer dans la salle. Il faut qu’elles soient vraiment très bonnes. Ce n’est que quand on en a eu cinq de terminées que j’ai été sûr qu’on pouvait faire le film. C’est pour ça que ça nous a pris sept ans, alors que l’histoire de Barnum se prêtait parfaiteme­nt au traitement. Mais dans une comédie musicale si la musique n’est pas top, c’est vraiment horrible. Celle du film est déjà numéro  dans soixante pays. Ça prouve qu’on ne s’est pas trompés.

Chanter et danser n’a pas été un problème ? Je ne suis pas un grand chanteur, mais je sais danser. La préparatio­n physique a été moins pénible que pour Wolverine. En revanche, les journées de tournage étaient épuisantes. Et la pression était rude : quand vous êtes censé être le Greatest Showman, vous n’avez pas intérêt à vous planter . J’ai tout donné, là ! (rires)

Vous sentiez-vous des points communs avec le personnage ? Je suis Australien, né de parents Anglais, avec une éducation à l’opposé de tout ce que représente Barnum. C’est quelqu’un d’extrême, de flamboyant, de très égocentré… Tout le contraire de ce qu’on m’a inculqué ! Je ne m’imagine pas forcément aller boire des bières avec lui et lui taper sur l’épaule, mais comme personnage à incarner c’était un vrai cadeau. Comme Jean Valjean, c’est un combattant. Il est issu d’un milieu plus que modeste. Pour lui, le succès c’était la seule façon de survivre...

En quoi est-il selon vous l’inventeur du showbusine­ss ? Il faut se souvenir que, dans la société de l’époque, tout ce qui était lié au spectacle et au plaisir qu’on y prenait était associé au péché et à la damnation éternelle. Il a réussi à faire tomber cette barrière-là, en proposant des spectacles de pur plaisir qui ne se cachaient pas derrière des alibis intellectu­els. Les critiques étaient atroces mais le public venait. Il pensait qu’il n’y avait pas de mauvaise publicité et il a inventé le marketing. S’il y avait trois pistes sous ses chapiteaux, c’était parce qu’en donnant toujours plus à voir au spectateur, il savait pouvoir gagner plus. Si vous n’aviez vu le spectacle qu’une fois, c’est comme si vous ne l’aviez pas vu. Il fallait revenir. C’est une bonne métaphore du cinéma aujourd’hui. Pour faire venir les gens dans les salles, à l’heure de Netflix et de la VOD, vous avez intérêt à en donner plus aussi !

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