Var-Matin (Grand Toulon)

Les étudiants en prépa littéraire de Dumont défendent leur cursus

- VIRGINIE RABISSE vrabisse@varmatin.com

« Une place pour chacun, un avenir pour tous. »« Élèves méritants, rectorat défaillant. » « M. Ethis, lesquels choisissez-vous ? » Hier, en milieu de matinée, pancartes et banderoles étaient de sortie devant le lycée Dumont-d’Urville à Toulon. Tout comme les étudiants d’hypokhâgne, la première année de prépa littéraire. Ils réclament en effet le maintien du dédoubleme­nt de la classe khâgne, afin de pouvoir poursuivre leurs cursus dans l’établissem­ent toulonnais. Ce mardi, ils ont ainsi franchi un nouveau cap dans leur mobilisati­on : jusqu’ici, ils s’étaient surtout emparés de la parole sur les réseaux sociaux, et notamment Twitter, via le hashtag #DumontdUrv­illeToulon, pour interpelle­r le recteur Emmanuel Ethis et le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, mais aussi les célébrités passées par le lycée toulonnais, en tête le DJ Kungs, l’acteur et directeur du théâtre Liberté, Charles Berling, ou encore le député LREM Cédric Villani.

Parcours différents

Concrèteme­nt, si le rectorat persiste à vouloir fermer cette classe, ainsi que les quelque quatre-vingts étudiants l’ont appris en novembre dernier, nombre d’entre eux ne pourront pas continuer leurs études. En tout cas pas à Toulon. « On nous dit qu’on pourra aller au lycée Thiers à Marseille ou au lycée Masséna à Nice, précise Vivien, l’un des jeunes membres du comité mis en place pour organiser la riposte. Mais les parcours proposés dans ces établissem­ents, plus tournés vers les lettres classiques, ne correspond­ent pas à ceux que nous avons choisis, orientés plutôt vers les sciences humaines. » Cécile, également membre du comité, insiste, elle, sur des problèmes logistique­s : « La plupart d’entre nous sommes de Toulon et alentours. Pour des raisons financière­s, tout le monde ne peut pas déménager ! » Les étudiants sont d’autant plus contrariés qu’on leur annonce déjà que le dédoubleme­nt, mis en place à la rentrée dernière et qui pourrait leur permettre de continuer leur cursus s’il était maintenu, sera reconduit à la rentrée 2019. Ils n’hésitent ainsi pas à évoquer une « génération sacrifiée ».

Visite du recteur cet après-midi

« On nous présente ça comme une chance de pouvoir étudier dans ces lycées plus réputés, reprend Vivien, mais pour nous, c’est une chance d’être ici, avec les professeur­s que nous avons. » Ces derniers étaient d’ailleurs reçus, hier en fin de journée, par le recteur Emmanuel Ethis, qui doit, cet après-midi, être présent en personne pour rencontrer les élèves des deux classes d’hypokhâgne, mais aussi de khâgne. Hier matin, les étudiants avaient cependant peu d’espoir d’obtenir gain de cause. « Ce qu’on nous dira sera probableme­nt du même tenant que ce qu’on nous a dit jusqu’ici », regrette déjà Vivien. Si c’est le cas, les étudiants ont d’ores et déjà prévu de poursuivre le mouvement. Et de le faire sortir de leurs murs.

 ?? (Photo Dominique Leriche) ?? Les étudiants d’hypokhâgne sont actuelleme­nt répartis dans deux classes, mais, à la rentrée , il n’y aura qu’une classe de khâgne. Ainsi, les élèves demandent au recteur, Emmanuel Ethis, lesquels d’entre eux auront leur place l’an prochain.
(Photo Dominique Leriche) Les étudiants d’hypokhâgne sont actuelleme­nt répartis dans deux classes, mais, à la rentrée , il n’y aura qu’une classe de khâgne. Ainsi, les élèves demandent au recteur, Emmanuel Ethis, lesquels d’entre eux auront leur place l’an prochain.

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