Objectif Route du Rhum pour deux voiliers de la rade
Les bateaux de Sébastien Destremau et de Thierry Bouchard sont en chantier hivernal, depuis hier, en vue du départ de la célèbre transatlantique, en novembre prochain
Opérations spectaculaires, hier après-midi, du côté du quai des CNIM. Une impressionnante grue, déployée à plus de 50 mètres de haut par la société de levage Mediaco, est chargée de sortir de l’eau les deux voiliers toulonnais de course au large : le monocoque de 60 pieds FaceOcéan du Toulonnais Sébastien Destremau, et le trimaran de 50 pieds Ciela Village du Sanaryen Thierry Bouchard. « C’est toujours un peu tendu ce type d’opération. Tout peut arriver. On n’est jamais à la merci d’une sangle qui pète», observe Sébastien Destremau, lui qui est entré dans la légende le 11 mars 2017 pour être le dernier skipper à avoir bouclé le Vendée Globe en 124 jours.
Un contretemps mais rien de grave
Le “Multi50” est le premier bateau pris en charge par la grue : le multicoque est hissé dans les airs pour être délicatement posé sur deux bers (châssis). Sorti de l’eau, le voilier montre alors de nombreux stigmates, à commencer par cette fissure sous la coque qui a contraint son équipage à jeter l’éponge, le 14 novembre dernier, alors qu’il était engagé dans la transat Jacques-Vabre. Surtout, l’un des flotteurs expose ses blessures : « Lors du retour, après l’abandon au Cap Vert, nous avons eu un choc avec un bateau de pêche au large du Portugal. Un morceau du flotteur est parti... », relate le co-skipper Oliver Krauss. Après le grutage de Ciela Village, « qui s’est bien passé », comme le constate Oliver Krauss, c’est au tour de FaceOcéan. D’abord le démâtage : Sébastien Destremau doit alors grimper à près de 25 mètres pour accrocher le câble de la grue. «Sur terre, j’ai toujours le vertige. Mais bizarrement, quand je dois monter en haut du mât, ça va bien », sourit le skipper. Reste que la suite de l’opération va subir un contretemps. « Le ber sur lequel le bateau va être posé n’a pas pu être amené par la route, comme cela était prévu. Comme il est haut de cinq mètres, on s’est aperçu trop tard qu’il ne passerait pas sous les câbles électriques en ville. Donc il faut le ramener avec le bateau, ce qui va demander deux heures de plus », explique Sébastien Destremau. Pour autant, le grutage aura bien été réalisé avant la nuit. Une péripétie pour le vaillant skipper : « On a fait le Vendée Globe en gérant les problèmes les uns après
les autres. On ne va pas s’arrêter à une petite erreur d’appréciation sur la taille d’un support »...