Un délégué du personnel : « Sereins mais vigilants »
Robert Arribas est délégué du personnel à Carrefour Lingostière (Alpes-Maritimes). Une enseigne qui emploie environ 650 personnes. Comme les 115 000 salariés français, il a hier suivi de très près les annonces de sa direction. «Nous avons désormais les grandes lignes de leur plan, les départs volontaires au niveau du siège parisien, mais aussi les projets de passer certains établissements en location-gérance. Le reste de la stratégie doit être dévoilé vendredi aux syndicats, avec des indications plus précises sur les établissements concernés.» Robert Arribas ne croit pas vraiment au nombre de 2400 départs volontaires annoncé à Paris. « Pour moi on sera plutôt aux alentours de 5 000. » Le délégué du personnel attend d’y voir plus clair dans la ligne d’horizon fixée par le groupe. «Que vont devenir nos grandes surfaces, quelles sont les solutions proposées par la direction ? Il y aura certainement des métiers à repenser et nécessairement une adaptabilité par le biais des formations.» Pour autant, Robert Arribas se dit «serein» : «Parce qu’on sait qu’un rapport de force va s’établir, et les salariés restent décideurs». Ce qui ne l’empêche pas d’être «vigilant» : «Pour l’instant il n’y a pas d’impact sur les grosses structures en région, mais on ne sait pas dans combien de temps nous serons éventuellement concernés. Le risque, c’est de passer des magasins en location-gérance. Dans ce cas, il y aura dénonciation des conventions collectives pour revenir aux accords de branche, moins favorables». Robert Arribas reconnaît que les salaires chez Carrefour sont plus élevés qu’ailleurs dans la grande distribution. «Les salariés ont plus de rémunération que ce que prévoit l’accord de branche, mais on a déjà perdu pas mal d’avantages, alors on reste encore une fois vigilants pour conserver nos acquis. Ce qui n’empêchera pas des négociations.»