Var-Matin (Grand Toulon)

QUESTIONS À...

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Olivier Bénézech, metteur en scène

Comment a débuté cette aventure ? C’est une propositio­n qui est venue de la direction de l’opéra de Toulon pour jouer un Bernstein l’année de son centenaire. Il est important de souligner que c’est le seul opéra de région qui le fasse. Le projet doit son existence à l’audace des gens qui dirigent cette maison. Les autres font comme si ça n’existait pas, alors que je considère personnell­ement que Bernstein est l’un des grands compositeu­rs du XXe siècle.

Comment avez-vous retranscri­t cet univers dans la mise en scène ? Bernstein, c’est New York. Et New York, c’est aujourd’hui. Ça change tout le temps. C’est une ville qui, d’une année sur l’autre, n’est plus la même. Donc, on a fait une version assez contempora­ine, tout en respectant les codes du genre, mais ça se passe aujourd’hui. La référence avouée est le film La La land (sorti en ).

Comment montrer le New York d’aujourd’hui ? Tout simplement par les costumes, une technique moderne (un écran de leds) et par le jeu, avec tous les clichés de la ville qui ne dort jamais, comme des ambulances qui passent en faisant du bruit... Et aussi la dureté, parce que Wonderful Town, c’est pas si wonderful (traduisez magnifique) que ça. Les deux jeunes femmes qui viennent à la conquête de New York s’en rendent compte très vite. Elles se font malmener par les hommes. Ça, c’est aussi l’actualité et la modernité de Wonderful Town : elles savent aussi résister et se battre. Je trouve ça formidable que dans les années , déjà, Bernstein et ses librettist­es aient songé à cela.

Jasmine Roy, chanteuse, danseuse...

La Franco-canadienne, habituée des premiers rôles de comédies musicales interprète Ruth Sherwood, l’une des deux soeurs.

Votre rôle est très physique, avec des portés... La comédie musicale, c’est toujours physique. Chanter, danser des heures... Après, j’ai la chance d’avoir des garçons formidable­s qui font que ça doit être plus impression­nant à voir, qu’à faire. C’est très bon pour le gainage, mais ça fout le brushing en l’air !

Starmania vient d’être diffusé à la télévision. Qu’est-ce qu’a représenté cet opéra-rock ?  ans de Starmania cette année, décès de France Gall : tout ça... (pause) est un tout petit peu... émotionnel pour moi. C’est Luc Plamondon qui est venu me chercher au Québec pour la version , mise en scène par Lewis Furey. Je faisais le rôle de Sadia, qui est très physique aussi. C’était le travesti qui dirigeait la bande des étoiles noires, donc beaucoup d’acrobaties, de chants un peu rock’n’roll. Ça reste un souvenir énorme, parce que ça a été pendant  ans non-stop à Paris et en tournée. Je pense que jamais dans ma vie, je revivrai un tel événement.

Larry Blank, directeur musical

Le chef américain est mondialeme­nt connu.

Que représente cette comédie musicale pour vous qui avez grandi à New York ? Wonderful Town représente les habitants de New York. C’est le New York de ma jeunesse. J’allais souvent à Greenwich village, je voyais les beatniks.

Vous connaissez bien l’oeuvre de Bernstein, vous l’avez rencontré... Sa musique avait vraiment un son nouveau, c’était très frais, personne n’avait entendu ça avant. C’était le successeur évident de Gershwin, le même genre de mentalité. Il écrivait à la fois pour le ballet, l’opéra, Broadway... C’est une musique pointue.

Qu’est-ce que cela fait de la jouer en France ? Très flatté. C’est la troisième fois que je viens à l’opéra de Toulon. C’est un théâtre superbe avec un orchestre et un choeur merveilleu­x.

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Larry Blank, Jasmine Roy et Olivier Bénézech.

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