Var-Matin (Grand Toulon)

Davos : Macron veut un « nouveau contrat mondial »

Le chef de l’État a prononcé un discours dans lequel il a fait la promotion d’une France conquérant­e et plaidé pour une mondialisa­tion plus équilibrée

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Angela Merkel de retour sur la scène internatio­nale, et Emmanuel Macron avec son « France is back » : le duo européen a vanté, hier, à Davos une mondialisa­tion plus vertueuse, devant un public acquis à sa cause et suspendu à l’arrivée, aujourd’hui, de Donald Trump. « France is back » (la France est de retour), a lancé le président français sous les applaudiss­ement du gratin de l’économie et de la politique mondiale. Il arrivait en terrain conquis ou presque, après avoir déjà reçu lundi à Versailles nombre de dirigeants de multinatio­nales, en route pour Davos. Certains ont été enchantés de cette escale sous les ors du château de Louis XIV, au point de vanter publiqueme­nt les réformes françaises, comme les patrons de Goldman Sachs ou Google. Ces réformes sociales et fiscales, Emmanuel Macron en a longuement fait l’article, en anglais.

Merkel opposée au protection­nisme

Avant de passer au français pour réclamer un « nouveau contrat mondial », contre une forme de mondialisa­tion « vers le bas ». Avant lui, et en allemand, Angela Merkel avait déclaré que le « protection­nisme [n’était] pas la bonne solution » aux problèmes du monde. « Si nous pensons que les choses ne sont pas justes, que les mécanismes ne sont pas réciproque­s, alors nous devons trouver des solutions multilatér­ales, et non unilatéral­es », a-t-elle dit, dans un appel implicite aux Américains, déjà arrivés en masse à Davos, mais dont le Président ne parlera que demain, dernier jour de l’événement. La chancelièr­e allemande, qui faisait son retour internatio­nal après des élections peu glorieuses en septembre dernier, a été rappelée aux laborieuse­s négociatio­ns qui l’attendent à Berlin pour constituer un gouverneme­nt de coalition. Klaus Schwab, fondateur du Forum économique mondial, a longuement évoqué les « temps difficiles » qu’elle vit et lui a souhaité « bonne chance ».

“L’ouverture est cruciale”

Au point d’agacer Angela Merkel, qui lui a lancé, avec un sourire pincé : « Ne vous apitoyez donc pas sur mon sort, s’il vous plaît. » La Chine a joint sa voix aux chantres du libre-échange, et promis d’engager des réformes supplément­aires pour s’ouvrir davantage. « Nous nous élevons contre toutes les formes de protection­nisme [...] L’ouverture est cruciale non seulement pour la Chine mais pour le monde entier », a déclaré Liu He, le puissant conseiller économique du président Xi Jinping.

“L’Amérique d’abord”

Ce sont donc bien deux visions du monde qui s’affrontent à Davos, sur fond de reprise économique robuste. Face au « nouveau contrat mondial » d’Emmanuel Macron, Donald Trump se fera « le meilleur vendeur » de son programme « l’Amérique d’abord », a annoncé la Maison-Blanche. Ses lieutenant­s occupent déjà le terrain dans la station de ski suisse, survolée par un ballet d’hélicoptèr­es. Dans ce temple du libreéchan­ge qu’est Davos, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a promis de «travailler avec le reste du monde», mais sans jamais perdre de vue les intérêts américains. Il a ainsi souligné qu’un «dollar plus faible» était «bon» pour les Etats-Unis et leurs exportatio­ns, ce qui a instantané­ment fait baisser le billet vert sur le marché des changes, dopant encore la compétitiv­ité de la première puissance mondiale.

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(Photo AFP) « la France est de retour », a lancé, hier à Davos, Emmanuel Macron

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