Gustave Chiappolini, le bandit craurois de la Belle Époque
Si des Craurois se sont distingués dans des domaines artistiques, d’autres firent les gros titres de la presse pour des raisons moins louables. Pendant l’entre-deux-guerres, Gustave Chiappolini fut un abonné de la rubrique criminelle. Né à La Crau en 1905, il a quatorze ans quand son père quitte le foyer et s’installe à Paris comme coiffeur et créateur de lotions capillaires. Resté avec sa mère dans le Midi, Gustave fréquente les coins sombres de Toulon et devient l’un de ces mauvais garçons à la réputation d’escarpe notoire qui s’affrontent en bandes, laissant quelquefois un mort sur le carreau. Vol, drogue, prostitution, il arpente les sillons du milieu toulonnais.
Condamné pour vols
En 1935, nouvel affrontement de bandes: après quelques imprécations, un certain César Taccola lui tire dessus mais le rate, Chiappolini riposte et met deux balles dans le ventre de Taccola. Quatre fois condamné pour des affaires de vol et une tentative de meurtre, Gustave part se faire oublier à Paris où il vit aux crochets de son père Paul, auquel il réclame fréquemment de l’argent. Quand celui-ci refuse, les menaces pleuvent. Les disputes sont si violentes qu’à plusieurs reprises, Paul fait appel à la police pour empêcher que les discussions qui l’opposent à son fils ne prennent un caractère dramatique. Gustave, qui, lorsque les subsides de son père sont insuffisants, s’adonne au vol à la tire et au cambriolage, traîne dans les bars et prend pour maîtresse une prostituée qu’il fait « travailler ». En avril 1938, il attaque et dépouille une danseuse anglaise qui rentre chez elle de nuit. Les inspecteurs mettent vite la main sur le Varois.
« J’aurai sa peau»
Sorti de prison l’année suivante, il recommence ses vadrouilles de margoulin et continue de « taper » dans la caisse de son père sur lequel il tire sans le toucher. «J’aurai sa peau », dit-il à des amis de troquets qui lui conseillent de changer d’attitude. Fin mai 1939, après une violente scène, Paul signale encore à la police les menaces continuelles dont il fait l’objet. Aussi, quand le 1er juin 1939, il voit son fils armé d’un couteau entrer brutalement dans le bureau et se diriger vers lui, il sort luimême un revolver et fait feu sur Gustave qui, touché à la tête et l’abdomen, mourra de ses blessures. Au vu du pedigree de son fils, les assises de la Seine acquitteront Paul Chiappolini.