Moi aussi, je peux être salarié à Sophia Antipolis !
Oubliez ce que vous pensez savoir de Sophia Antipolis. La technopole et ces ingénieurs vous impressionnent ? Peut-être, mais elle recrute. Et vous, vous avez toutes vos chances… Si, si. Et pas besoin d’avoir un CV XXL bardé de diplômes et d’expériences en plusieurs genres pour intégrer la technopole. Comme en témoigne la journée 100 CV pour Sophia organisée dernièrement par l’agence Pôle emploi d’Antibes. Où 130 candidats de tout le département « et de tout profil » ont pu rencontrer des entreprises à la recherche de nouveaux collaborateurs. Des contrats à pourvoir en CDI pour des salaires allant de 3 500 euros à 7 000 euros. « Les entreprises de Sophia ont dû mal à recruter », explique Arlette Villani, directrice de l’agence. Avant de préciser : « Il y a différentes raisons à cela. Il y a déjà une reprise économique de ce secteur parce que les sociétés ont pu signer de gros clients. Ils ont donc besoin de compétences pour se développer. » « Et le problème, c’est qu’ils cherchent généralement des gens qui ont le même cursus qu’eux », souligne Ingrid Petit, responsable Équipe Entreprise de Pôle emploi. Une ambition qui ne correspond pas au marché de l’emploi. Ingénieurs, développeurs, administrateurs, chefs de projets, testeurs, etc. Face à la pénurie de compétences, les entreprises s’adaptent. À l’instar de Camille Bordarier, ingénieur d’affaires pour la société Softeam Digital, spécialisée dans le numérique et la stratégie digitale. « Les têtes bien faites s’en vont à l’étranger. Elles partent généralement en Suisse. Cela limite le recrutement. C’est vraiment compliqué de trouver un employé. »
Exigences revues à la baisse
Du coup, les entreprises doivent revoir leurs exigences à la baisse. « Disons que l’on est moins regardant sur le savoir-faire, reconnaît Camille. Mais on va faire plus attention sur le savoir être. » Les qualités idoines pour un profil intéressant : « Motivation, communication, intégration d’équipe, passionné, bosseur et avoir un peu le sens des maths, aimer les jeux de logique. » Avoir de bonnes bases d’anglais évidemment. Et savoir maîtriser certains outils informatiques comme Java. « Ensuite, nous formons nos futurs collaborateurs », explique Camille Bordarier. Pôle emploi qui fait aussi le lien entre les possibles candidats et les employeurs propose des formations dans un délai court. Ne reste plus qu’à vous affranchir de vos a priori pour franchir le pas. « Le secteur souffre de la réputation de l’ouvrier du codage. Il faut faire découvrir ce métier. Et l’expliquer», soulignent les responsables de Pôle emploi. Impression confirmée par Camille Bordarier : « Les gens n’osent pas car ils ne connaissent pas. Notamment les femmes. Mais il faut qu’elles se lancent, vraiment. »
VINCENT BELLANGER vbellanger@nicematin.fr