Les deux ex-collègues de bureau écoulaient des faux billets auprès des commerçants varois
Ces deux ex-collègues de bureau utilisaient du vernis, un cure-dent et un sèche-cheveux pour travailler le relief des faux billets de 50 acquis (27 euros pièce) auprès d’un mystérieux fournisseur. Le duo a multiplié les petits achats afin d’échanger ces bouts de papier contre de la vraie monnaie. « Quarante-cinq euros en moyenne », glisse Fleur (1), 24 ans, à la barre du tribunal correctionnel de Toulon où elle comparaissait libre. Les gendarmes l’ont identifiée après que des commerçants du centre commercial Simply Market, à Pierrefeu-du-Var, ont porté plainte le 7 février 2017. Un opticien avait pris en photo le véhicule des malfaiteurs, immatriculé au nom de la Toulonnaise…
Argent facile
Noël, son complice âgé de 28 ans, était interpellé un mois plus tard, alors qu’il récupérait son beaufrère sortant de prison après une condamnation pour avoir écoulé des faux billets de 20 euros. « Ils ne s’arrêteront jamais… », se désole la mère de Noël, sur écoute téléphonique. Ensemble ou séparément, Fleur et Noël ont écumé, durant cinq mois, des centres commerciaux (L’Avenue 83 à La Valette, Mayol à Toulon…), des supermarchés (Lidl au Pradet, Casino à Toulon…), et pas mal de petits commerces (boulangeries, pharmacies…).
Problèmes financiers
« Si ça se passe bien c’est tout bénef, si ça se passe mal on joue les naïfs… », résume la présidente du tribunal Patricia Krummenacker. « De l’argent facile. » Noël, placé en détention provisoire, a reconnu avoir lui-même acquis un total de 120 faux billets de 50 .« Ma cliente s’est fait piéger », s’est risqué l’avocate de Fleur. Mais « son rôle n’est pas aussi réduit qu’elle le laisse entendre », a estimé le procureur. Un SMS où Fleur réclame du « travail » laisse perplexe : « Ça fait trois jours que je ne fais rien, j’aurais pu bosser », s’est-elle plainte auprès de Noël. « J’avais des difficultés financières », tente-t-elle de se justifier. La jeune femme ne semble échapper à la prison qu’à la faveur d’un casier judiciaire vierge : 18 mois avec sursis. Le parquet avait en revanche requis trois ans de détention à l’encontre de Noël, déjà condamné par le passé (vol, violences, outrage). Une peine ramenée à deux ans après la plaidoirie de son avocate Me Charlotte Barriol.
1. Les prénoms ont été modifiés.