Une victoire de costauds
Menés 2-0, privés de Subasic puis de Falcao et réduits à dix après le rouge de Baldé, les Monégasques se sont imposés contre l’OL (3-2). Respect
Décidément, Monaco et Lyon aiment bien offrir des matches haletants, plaisants, avec des retournements de situations, des jolis buts et mettre en difficulté les horaires de bouclage des quotidiens. Encore une fois, cette affiche entre l’ASM et l’OL a fait sauter des braguettes et pour Monaco, cette excitation dominicale est presque une confirmation une semaine après le précieux point ramené du Vélodrome (2-2). Hier, Monaco a tout donné dans son combat face à un autre Olympique pour finalement l’emporter - presque logiquement - dans les derniers instants sur un but de Rony Lopes (3-2). C’est presque rassurant de voir le meilleur joueur du match marquer le but vainqueur. L’ancien de Manchester City a affiché un état d’esprit remarquable. Comme quoi, il y a parfois une certaine méritocratie dans le football. Ce match, l’ASM aurait pourtant pu le perdre rapidement. Dans quel état psychologique se trouvait la bande à Jardim quand le tableau d’affichage donnait deux buts d’avance à l’OL avant la demi-heure de jeu et que Danijel Subasic avait dû quitter les siens sans pouvoir poser le pied à terre ?
Baldé voit rouge en quatre minutes
Dans cet océan d’irrationalité, Monaco a trouvé la force de revenir au score par Baldé et Falcao en moins de cinq minutes. Mais il était écrit que rien ne serait simple. Rien ne l’est jamais vraiment quand on affronte l’équipe de Jean-Michel Aulas, l’état-major russe de l’ASM ne le sait que trop bien, lui qui avait pointé du doigt le pouvoir de nuisance du président rhodanien après le match, perdu, de l’an dernier au Louis-II (1). Hier, l’arbitre a pourtant fait son boulot. Personne n’a obligé Keita Baldé à prendre deux avertissements en moins de quatre minutes, qui plus est en première mitemps. Dommage car sur certaines prises de balle, on avait retrouvé le joueur de la Lazio Rome, ce bulldozer offensif.
Monaco meilleur à dix
A la pause, on se demandait comment Monaco allait pouvoir résister en infériorité numérique. Mais Lyon, comme face au PSG, n’a jamais su en profiter. Moralité, l’OL a mis un temps fou pour amener le danger dans la surface de Sy en seconde période. Ce n’est pas pour rien que les meilleures occasions ont finalement été… monégasques (Falcao 54’, Jovetic 57’, Rony Lopes 68’ et 73’, Tielemans 72’). A force d’y croire, le miracle est arrivé et, sur une transition rapide, Rony Lopes a fait chavirer Louis-II (88’). Organisés, patients, solidaires, disciplinés, les Monégasques ont livré une seconde période mature à l’image de son petit Portugais, dans tous les bons coups. Monaco a été meilleur à dix qu’à onze. C’est bizarre mais c’est ainsi. Comme si cette équipe savait se relever une fois au pied du mur. Contre Troyes, déjà, elle avait su renverser un score défavorable de deux buts pour l’emporter dans les derniers instants. Deux fois dans une même saison, ce n’est pas vraiment du hasard. Et quand ça se produit face à un concurrent direct un soir où vous jouez sans Sidibé, Jorge, Lemar, Falcao et Subasic et en infériorité numérique c’est que, quelque part, les champions de France ont plus d’épaisseur qu’on ne le croit.
Ce matin, Monaco est troisième, à deux points de l’OM mais vient surtout de déposer l’OL sur le bord de la route. En patron.