Les Deuch’moiselles s’offrent à la location Ça buzze
Une virée au volant de la plus légendaire des petites françaises à l’occasion des soixante-dix ans de la 2 CV ? À Cogolin, Gabriel et Virgine Iafolla louent leurs bébés
Elles s’appellent Camille, Clotilde, Brigitte, Cerise, Océane, James ou encore Poupette. Elles se déclinent en différents modèles et plusieurs coloris selon les époques et les tendances. L’une d’elles, la plus ancienne, date même de 1959. Elles enchantent les mariages, les anniversaires et autres événements heureux de la vie, sans oublier les sorties à la plage ou à la campagne dans le Golfe de Saint-Tropez, en couple, en famille, entre amis ou collègues de travail. Les Deuch’moiselles de Virginie et Gabriel Iafolla font tourner les têtes partout où elles passent. Et, par chance, elles sont à louer. Car, pour ces belles « Deuche », qui fêteront leurs soixante-dix ans cette année, quelle plus belle revanche que de se savoir toujours dans le coeur des Français – mais aussi des étrangers – malgré la concurrence des berlines et des voitures de sport hors de prix qui pullulent dans ce secteur. « On rencontre des personnes qui viennent en vacances ici, roulent en Bentley, Ferrari ou Porsche et qui nous les louent, s’amuse Virginie. La 2CV a un capital sympathie, c’est certain. Pour les étrangers, c’est un peu comme la Tour Eiffel et la baguette, c’est la France. Elle plaît à toutes les catégories sociales, elle est intemporelle. » La République a même élevé la 2CV au rang d’officier de l’état civil.
Une « Poupette » offerte à son mariage
Pour la petite histoire, Virginie rêvait d’en avoir une depuis l’âge de 15 ans alors, à son mariage, son mari lui a fait la surprise, avec la complicité de son beau-père, de lui offrir Poupette. C’était en 2008. Et comme tous les passionnés de mécanique, après avoir ressuscité Poupette, morceau par morceau, Gabriel a retapé ses petites soeurs. « Tout le monde nous disait : c’est génial ! Alors on a ouvert notre société les Deuch’moiselles en 2016 », raconte Virginie. Aujourd’hui, le garage situé à Cogolin, boulevard Clemenceau, abrite une dizaine de 2CV et deux Méhari, louées à la demijournée, à la journée ou à la semaine, avec ou sans chauffeur. Et la petite dernière, toute rouge, attend encore d’être baptisée. « Après celle-là, on n’arrête », assure Virginie qui reconnaît : « Ce sont un peu nos bébés. » Si la conduite de « bébé » nécessite quelques conseils – car « rien n’est automatique, il faut penser au frein moteur, aux clignotants, savoir remettre la capote » –, le charme opère. Son bruit de moteur, ses suspensions, son tangage si caractéristique, sa bouille ronde et rigolote. « C’est plus qu’une automobile, c’est un art de vivre, un état d’esprit. » Les touristes allemands, anglais et belges, de passage dans le Golfe en sont friands. « Les acheteurs se pressent, mais ce n’est pas négociable », leur répond Virginie. « Mon mari a tellement travaillé dur pour les restaurer. »
Pour les grandes occasions et les CE
Alors les passionnés les louent pour les grandes occasions : mariages, anniversaires, enterrements de vies de garçons ou de jeunes filles, bons cadeaux. Les comités d’entreprises et les associations en profitent pour des sorties. Virginie organise le parcours, les visites et le pique-nique baguette et saucisson ou sur le thème de leur choix. Les 2 CV servent aussi aux tournages de films. « On a mis tellement d’argent et de sueur que l’on a plaisir à les partager car on a affaire, la plupart du temps, à des passionnés comme nous qui ont déjà conduit une 2CV. » Partenaire des hippies, des bonnes soeurs comme Clotilde dans Le Gendarme à Saint-Tropez ,de Bourvil, de James Bond, mais aussi du facteur, du médecin de campagne, des étudiants, des retraités, des buveurs de Perrier ou des explorateurs du Sahara, la légendaire 2 CV aura fait l’unanimité, toutes ces années, dans le coeur des Français. Soixante-dix ans de fidélité, même dans le Golfe de Saint-Tropez.