Var-Matin (Grand Toulon)

Georges Beller: multi-millionnai­re, mais pas Tuche, dans Numéro complément­aire

- LAURENCE LUCCHESI

Cité des Mimosas à Créteil : les Leblanc, Bernard, Nadège, et leur fille Laetitia, qui se rêve en princesse en dévorant la presse people, cultivent un quotidien fait de bonheurs simples. Mais quand ils remportent 25 millions au Loto, tout bascule. Leur priorité sera de réaliser le rêve de leur fille. Et pour la préparer à sa future condition sociale et lui en apprendre les us et coutumes, Bernard va kidnapper un animateur TV vedette, spécialist­e du « grand monde », Jean-Edouard Bernel. Tel est, en substance, le pitch de Numéro complément­aire, la savoureuse pièce que le public pourra découvrir dimanche 11 février au Palais des festivals de Cannes. En attendant, petit tour en coulisses aux côtés de Bernard Leblanc, alias Georges Beller… « C’est une pièce formidable de Jean-Marie Chevret, souligne le comédien. C’est l’histoire d’une famille populaire, qui habite un HLM. Ils s’aiment, la vie est belle. Lui travaille dans les chantiers, elle est caissière dans un supermarch­é et malheureus­ement pour eux ils ont gagné le gros lot du Loto. Car leur fille rêvant de faire partie de la jetset, ils vont se sentir obligés de tout faire pour l’aider à réaliser cela. Malheureus­ement, ils vont être entraînés eux aussi. Car pour que cette mise en scène soit crédible, les parents vont devoir eux-mêmes se transforme­r en monstres arrivistes,

snobs et plein d’arrogance.»

« Populaire dans le vrai sens du terme »

Aux côtés de Georges Beller, qui joue le rôle du père, Claire Conti campe celui de la mère, Laetitia Galy celui de la fille et Steevy Boulay (l’ex candidat de Loft story et chroniqueu­r de Laurent Ruquier) incarne Jean-Edouard Bernel. Un personnage campé d’ailleurs initialeme­nt par Stéphane Bern, d’où son nom à peine modifié ? « Pas vraiment, Stéphane Bern n’était d’ailleurs pas un comédien hors pair, il le reconnaît lui-même. Steevy est bien plus performant, et de l’avis général, la pièce est beaucoup plus réussie que lors de sa création, il y a une douzaine d’années, au théâtre Saint-Georges. Ça n’avait pas tellement fonctionné, et pourtant la pièce est vraiment géniale. Ça fait un an et demi que nous la jouons, le public est plié de rire ou debout pour nous applaudir. On a joué trois mois à Lyon, on y a battu des records de fréquentat­ion. C’est une pièce non seulement drôle mais intelligen­te, parce qu’elle est populaire dans le vrai sens du terme. On est sensible à ces personnage­s que l’on a tous rencontrés, et l’on est un peu anxieux pour eux de leur galère. Et puis, même si je ne vous la dévoilerai­s pas, il y a une morale. » Et un petit air de ressemblan­ce avec Les Tuche ? « Le film est sorti après et, à l’exception du fait qu’ils deviennent très riches, l’histoire n’est pas la même. Les Leblanc sont beaucoup plus touchants que les Tuche. Ils font tout cela pour leur fille, ce ne sont pas des nouveaux riches qui vont essayer de profiter de leur argent. C’est le contraire, ce sont des naïfs qui essayent de rendre heureuse leur fille. » Et Georges Beller d’évoquer sa joie de venir jouer dans la cité du 7e art: «Dès l’âge de 6 ans, je suis venu y passer mes vacances en famille et plus tard j’y ai disputé de nombreuses parties de pétanque place de l’Etang, avec Henri Salvador et Eddie Braclay. Que de souvenirs...». Pour le producteur de Numéro complément­aire, Jean Martinez, également Cannois d’origine. Une pièce qui aura donc largement sa place au théâtre Debussy.

Numéro complément­aire. Dimanche 11 février, à 20 heures.Théâtre Debussy. Tarifs : 22 à 36 moins de 26 ans 20 à 30 moins de 10 ans 12 Rens.04.92.99.84.00. www.palaisdesf­estivals.com

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