Indochine prend une jeune Varoise sous son aile
À la tête du groupe Requin Chagrin, Marion Brunetto embarque pour une tournée de dix-sept dates en première partie du groupe qui affiche partout complet, trois Bercy de suite compris
Le Requin Chagrin dont l’aileron est téléguidé par Marion Brunetto n’est pas une espèce menacée. Bien au contraire ! À 27 ans, la Varoise peut se targuer d’être à la tête d’un « gros poisson ». En plus de décrocher les premières parties d’Indochine, son groupe a harponné leur leader qui vient de les signer sur son label (lire ci-dessous). Mais qui est donc la jeune blondinette qui, à partir du 10 février, va avoir la lourde charge de chauffer dix-sept soirs le grand bain pour le géant de la pop hexagonale, dont le 13 Tour affiche partout complet ?
L’histoire commence à Ramatuelle
Retour sur un conte de fées débuté à Ramatuelle. Biberonnée par un grand frère qui écoutait aussi bien Nirvana que Radiohead ou les Smashing Pumpkins et The Cure pendant que « maman était très Souchon », Marion prend des cours de guitare à l’école de musique de Cavalaire dès l’âge de 13 ans. La mise en pratique se fait alors avec des copines au sein du groupe Coffee Cream tout en martelant en autodidacte une batterie prêtée par un ami de papa. Cinq ans plus tard, bac ES en poche, elle monte sur Paris pour faire une formation dans l’animation 2D et finit par travailler sur la série Mirette pour TF1. « J’ai dû arrêter car ce n’était plus possible de tout cumuler », avoue la musicienne fixée sur la capitale où elle cajole également Les Guillotines et Alphatra, ses deux projets annexes en tant que batteuse.
En répétition
Sa voix grave, elle, nage dans la dream pop de Requin Chagrin depuis 2015. « J’ai posté le titre Adelaïde sur Soundcloud. Ça a plu au Collectif La Souterraine qui l’a intégré à sa compilation. L’intérêt suscité m’a permis d’enregistrer un premier album qui lui a reçu l’écho favorable de Nicola Sirkis...», explique sans fanfaronner Marion, pour l’heure entre répétitions au Point Ephémère et composition du prochain album. La première rencontre avec L’Aventurier en chef qui la prend immédiatement sous son aile, se fera dans les bureaux de Sony Music. « C’était en septembre 2016. Je n’en menais pas large... Je suis fan d’Indochine depuis toujours. Je n’ai presque pas parlé. Depuis, on s’appelle régulièrement et on échange
sur les maquettes du prochain album. Il est très bienveillant. On a carte blanche. Il me dit juste que c’est dommage qu’on n’entende pas les paroles ! », rigole Marion sur le point de conquérir Bercy et autres Zéniths. « C’est impressionnant de s’imaginer jouer là-dedans. Mais on avait eu un avantgoût lorsqu’on avait été invité à jouer un titre avant Indochine au Trianon pour l’émission Alcaline ».
Lyon ou Montpellier
Le Var n’étant pas au menu indochinois et Grand Blanc s’acquittant de la première partie au Nikaïa de Nice, la petite famille devra « ramer » jusqu’à Lyon ou Montpellier pour aller applaudir la donzelle. La promesse de nouveaux souvenirs à scotcher dans l’album Bord de scène. Comme cette soirée « quatrième dimension » au festival Plage de Rock de Port-Grimaud à partager
l’affiche avec Adam Green et Macaulay Culkin, le héros de Maman j’ai raté l’avion en invité surprise au micro. Ou ce duo mémorable avec Nicola Sirkis sur Les plus mauvaises nuits au festival Days Off cet été. Son état d’esprit à quelques jours de prendre la route ? « Je suis beaucoup dans la préparation en ce moment donc ça m’empêche de trop gamberger. Mais l’euphorie va arriver! Et puis une fois passées les premières dates à Épernay et Paris, ce sera la libération ! », sourit Marion d’un calme olympien à l’orée de ces « olympiades » live. Parmi les noms des autres « sélectionnés» jadis en première partie d’Indochine, citons Les Innocents ou Noir Désir. Gageons juste que pour le Requin de Marion la fin soit moins chagrin.